Une nouvelle sécheresse s’annonce-t-elle ? Les cumuls de pluie ont été inférieurs à la normale sur la majorité du pays au mois de février. L’évolution de la situation hydrologique est suivie par de plus en plus de collectivités qui ont choisi de reprendre en main la gestion de l’eau. Derniers exemples en date : les métropoles de Lyon et de Bordeaux qui ont annoncé la création de leurs régies d’eau pour le 1er janvier 2023. L’objectif est notamment de développer une gestion durable de la ressource dans le contexte du changement climatique.
« L’exploitant d’un réseau d’eau potable doit être en mesure de se projeter dans l’avenir, d’anticiper l’évolution des besoins et de la ressource, expose Marc Lambert, directeur de la régie du service des eaux du vivier de Niort agglo [40 communes, 750 agents, 121 000 hab.]. Cela ne peut pas se faire au doigt mouillé ! Cela implique de modéliser ce qui va se passer en intégrant les scénarios du Giec sur l’évolution du climat. De plus en plus de collectivités réfléchissent à internaliser des hydrogéologues. » D’autres métiers de l’eau ont été créés sous la contrainte du changement climatique et de l’évolution réglementaire, comme ceux d’ingénieurs et de techniciens « Gemapi ». Mais la plupart des postes, comme les opérateurs réseau ou les responsables d’étude technique, existaient déjà. Ils ont dû s’enrichir de compétences pour intégrer le lien grandissant entre distribution et traitement de l’eau et économie d’énergie, par exemple.
Expertise technique
« La nouvelle donne climatique ne provoque pas une flambée de nouveaux métiers, estime Christophe Lepage, directeur de l’observation prospective au CNFPT. Mais sur les 250 que nous avons répertoriés dans la territoriale, la moitié va être affectée dans les directions bâtiment, la voirie, la mobilité, l’urbanisme, les déchets… » Parce que le changement climatique impose de nouvelles politiques publiques et réglementations qui ont deux principaux objectifs : atténuer l’ampleur du phénomène en réduisant les émissions de gaz à effets de serre et s’adapter à ses conséquences.
« Cela nécessite d’acquérir des compétences techniques particulières, par exemple pour construire un parking désimperméabilisé afin de favoriser l’infiltration de l’eau dans le sol et de limiter les phénomènes de ruissellement, remarque Eric Grignard, DGS de Villeurbanne [2 200 agents, 150 000 hab.]. Cela demande aussi
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