L’ARF profite de cette période de rentrée scolaire pour insister sur la volonté des régions de devenir de véritables pilotes de l’offre de formation et de l’orientation au niveau des territoires régionaux.
« Au sein des établissements scolaires, cette compétence relèverait toujours de l’Etat mais en-dehors, il faut un véritable service public régional d’information et d’orientation », a défendu François Bonneau, président de la région Centre et de la commission éducation de l’Association des régions de France (ARF) lors d’une conférence de presse mercredi 30 août 2011.
L’occasion aussi d’insister sur l’engagement fort et surtout croissant des régions en matière d’éducation et de formation. Ainsi, alors que la plupart des régions ont mis en place la gratuité des manuels scolaires des lycéens, François Bonneau dénonce les conséquences des nombreuses réformes des programmes… auxquelles les régions ne sont pas associées.
Intégrer les coûts induits dans la réflexion – Dans ce domaine, le rapport de Eric Doligé de juin dernier avait lui aussi pointé ce type d’incohérences. Le sénateur UMP recommandait notamment :
- de faire passer les circulaires modifiant les programmes en Commission consultative d’évaluation des normes (CCEN), « ce qui obligera le ministère concerné à intégrer la notion de coûts induits dans sa réflexion » ;
- de dialoguer en amont avec les collectivités sur les changements pédagogiques prévus ;
- d’évaluer de manière concertée en amont leur impact financier pour les collectivités afin qu’elles l’intègrent dans leur programmation budgétaire d’investissement.
François Bonneau a ainsi évalué à 124 millions d’euros le coût total, cette année, de la dépense pour les manuels scolaires au lycée, en raison de la modification des programmes en premières générales et technologiques, et en classes de terminales Bac pro. La région Bourgogne, a-t-il indiqué, a dû inscrire à son budget supplémentaire la somme de 2,6 millions pour l’acquisition de nouveaux ouvrages destinés à accompagner les réformes du lycée.
En 2010, les Régions avaient déjà dû dépenser 120 millions d’euros pour financer les manuels scolaires de seconde générale et technologique, de CAP, et de 2ème année de bac pro, soit deux fois plus que les dépenses en année ordinaire, a-t-il rappelé.
Autre exemple développé par François Bonneau : la réforme des séries technologiques industrielles des lycées, qui représente un coût moyen estimé de 200 000 euros par établissement, soit « 4 millions supplémentaires par région ».
« Pour remplacer du matériel par un autre parfois acheté de fraîche date »…
120 ETP – L’ARF pointe enfin évidemment les moyens et les postes en baisse dans l’Education nationale. Exemple important de diminution d’investissement : le numérique.
Selon une enquête réalisée en juillet par l’association, les régions sont souvent obligées de consacrer des moyens financiers et humains à l’accompagnement du numérique éducatif. Cela représente par exemple 120 ETP en Poitou-Charentes.