Le contrat s’adresse ainsi à des individus autonomes, acteurs rationnels et gestionnaires de leurs intérêts et les rend responsables de sa réussite comme de son échec.
« Ni « naturel » à l’intervention sociale et médicosociale ni évident à conduire […], il recèle autant de potentialités que de défis à relever ou de risques pour les personnes, professionnels et destinataires de leur intervention engagés dans ce processus, comme pour la société elle-même. » écrit Catherine Taglione (1).
Pourtant, d’insertion, de séjour ou de responsabilité parentale, le contrat est entré en force dans l’action sociale. Analysé par Damien Couet comme « la protection du plus faible, […] y compris contre lui-même ». Il pourrait lui être reproché de garantir à la bonne conscience institutionnelle la responsabilisation de l’usager, voire de masquer son contrôle.
S’il le définit comme « un modèle relationnel basé sur la reconnaissance, a priori, de l’autonomie des compétences de chacun des acteurs », Roland Janvier y relève « une véritable instance de débat – espace de conflictualité – qui met en discussion les tenants et les aboutissants du projet entre ses acteurs. »
Une condition pour que l’espace de délibération permette au processus de contractualisation de se dérouler et de parvenir à ajuster l’offre, l’action sociale, à la demande, le besoin de l’usager.
Un outil du pouvoir d’agir grâce auquel l’usager devient « participant ». À condition, toutefois, d’expliquer les limites imposées par l’institution ou la loi et de centrer le débat sur les ressources et les objectifs de l’usager.
Thèmes abordés
Notes
Note 01 « Contrat et contractualisation dans le champ éducatif, social et médicosocial », sous la direction de Catherine Taglione, Presses de l’EHESP, 2013. Retour au texte