Baisse du nombre de demandes d’agrément, évolution du profil des enfants adoptés : l’adoption qui devrait être au cœur du projet de loi sur la famille présenté au printemps, est en pleine mutation. C’est ce que révèle l’Observatoire national de l’enfance en danger (Oned) dans son dernier rapport sur les pupilles de l’Etat rendu public le 22 janvier 2013.
7337 demandes d’agrément ont été déposées en 2011, ce qui représente une baisse de 19 % en un an. Comment l’expliquez-vous ?
Il est possible que la forte diminution du nombre d’enfants adoptables à l’international ait un impact. Les personnes qui désirent adopter et s’informent-ils disposent de nombreuses sources- avant d’engager des démarches ne peuvent plus l’ignorer. D’ailleurs le nombre de couples ou personnes seules qui ont assisté à une réunion d’information préalable à l’agrément, organisée par leur département, ont diminué de 13 % et le nombre d’agrément lui de 3 % pour atteindre 5587 agréments en 2011.
Quel est le profil des enfants adoptés en France ?
En 2010, 38 % des pupilles de l’Etat ont été confiées à l’adoption, ce qui représente 902 enfants. 71 % sont nés sans filiation (sous X) et les enfants devenus pupille de l’Etat suite à une déclaration judiciaire d’abandon représentent 18 % des adoptions. Il s’agit d’enfants dont les parents ont fait preuve d’un désintérêt manifeste. Ils sont le plus souvent adoptés par leur famille d’accueil. Toutefois une nouvelle tendance se dégage. Une majorité de famille ayant obtenu l’agrément se disent désormais prêtes à accueillir un enfant ayant des difficultés de santé ou un handicap. D’ailleurs les adoptions de ces enfants aux besoins spécifiques est en hausse. Nous supposons que les familles se disent que c’est le moyen d’adopter un enfant plus jeune et plus rapidement.
Pourquoi toutes les pupilles ne sont pas proposées à l’adoption ?
Le Conseil de famille de chaque département est chargé avec le préfet de la tutelle des pupilles de l’Etat. Il doit en examiner la situation au moins une fois par an. Juridiquement ils sont tous adoptables mais ce n’est pas nécessairement un projet souhaitable pour eux. C’est le cas pour les fratries qui ont trouvé un équilibre dans une famille d’accueil par exemple. Ou encore de ces enfants dont les parents se sont vus retirer l’autorité parentale, qui ont vécu des choses extrêmement difficiles et ne sont pas en état de nouer des liens avec une nouvelle famille.
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