Adjoint au sport à la mairie de Bouaye (Loire-Atlantique), Camille Autrusseau admet avoir une « approche personnelle liée au handicap. Je suis un ancien sportif valide, aujourd'hui, en situation de handicap ». En tant qu'élu, il plaide donc en faveur du sport pour tous avec l'idée, au-delà du slogan, de le défendre sur le terrain. «Mettre en avant le handicap correspond à un vrai choix politique », souligne-t-il.
Cécifoot
C'est ainsi que, depuis 2014, la ville s'est engagée à organiser chaque année un événement handisport: le Grand prix national handisport qui a réuni plus de 200 jeunes en 2014, un championnat régional de tennis de table handisport en 2015, le challenge interstructures départemental handisport puis une sensibilisation au cécifoot en 2016. En 2017, un nouveau championnat régional de tennis de table fauteuil est d'ores et déjà calé. «Nous accueillons aussi tous les ans, la tournée McDo Kit Tour. Nous imposons aux organisateurs d'avoir au moins une activité handisport », poursuit l'élu.
Sensibilisation
Cet aspect événementiel suppose une sensibilisation spécifique des associations sportives. À travers bien sûr la commission communale pour l'accessibilité des personnes handicapées, que Camille Autrusseau anime, mais pas seulement. «Nous nous efforçons de montrer aux dirigeants des clubs ce que peut faire une personne en situation de handicap ». De quelle façon? « En assistant ensemble à des rencontres par exemple de rugby-fauteuil ou de basket-fauteuil ».
Cas par cas
Pour le reste, l'action de la commune auprès des associations sportives « s'exerce au cas par cas, selon les besoins. Ce peut être pour des aides à la formation d'un éducateur ou d'une éducatrice, un accompagnement au niveau de l'accueil ou du matériel bien sûr ». L'élu veille également à l'accessibilité des équipements. Il insiste sur l'accessibilité à la pratique. Aller voir un match dans de bonnes conditions, c'est bien. Mais pratiquer en restant autonome, c'est encore mieux ». Cela passe par des notions de bon sens comme le fait de ne pas ranger des poteaux de tennis trop haut…
Bonnes pratiques
Il reste bien sûr compliqué d'évaluer une telle politique. «En 2014, nous devions avoir deux ou trois pratiquants dans les différentes structures. Aujourd'hui, nous en avons une quinzaine. Mais il faut continuer à en parler ». Y compris au sein de Nantes métropole où les élus en charge des sports se sont réunis pour la première fois en juin 2016, autour du handicap et du sport adapté. «Il est important de trouver des espaces de dialogue, ne serait-ce que pour échanger les bonnes pratiques et s'entraider », conclut Camille Autrusseau.
Cet article fait partie du Dossier
Le sport adapte ses équipements au handicap
5 / 5
Sommaire du dossier
- L’Ad’Ap adapte les équipements au handicap
- Limours : différents comme tout le monde
- Rennes dédie un équipement au handisport
- Le sport s’adapte au handicap
- Bouaye, un autre regard sur le handicap