Jean Bouin à l'est, Jean Médecin au sud et Nice Mercantour à l'ouest: actuellement la ville de Nice (Alpes-Maritimes) gère en régie trois salles de fitness, toutes intégrées à des complexes sportifs. Une quatrième est même envisagée d'ici 2020. Nice représente donc l'une des rares grandes villes françaises à intégrer le fitness dans sa politique sportive.
Maillage territorial
Directeur général adjoint famille, éducation, sports et animation, Laurent Ciubini en retrace un bref historique, autour « d'un fait générateur et d'une volonté politique ». Le fait générateur prend la forme du complexe Jean Bouin qui était auparavant exploité en gestion privée. «À son arrivée en 2008, le maire Christian Estrosi, qui n'était pas satisfait de l'opérateur d'alors a souhaité basculer en régie. Ce qui a été réalisé à partir du 1er janvier 2009 », souligne le technicien. L'idée d'un maillage territorial est ensuite rapidement apparue, avec notamment la rénovation de la piscine Jean Médecin autour de laquelle la ville a créé un espace fitness. Puis l'inauguration, début 2016, du complexe Nice Mercantour, dans un ancien centre d'animation situé à deux pas de l'aéroport.
Handicap et famille
La volonté politique consistait à proposer une offre qui sorte des sentiers battus, en l'occurrence des piscines et autres courts de tennis. Et qui, bien sûr, réponde au besoin «d'un public qui n'irait pas forcément découvrir le fitness dans un club privé ». Laurent Ciubini fait référence aux seniors et aux personnes en situation de handicap, d'une part, et aux familles, d'autre part. Ces catégories de population se voient donc proposer des tarifs préférentiels, qui associent plusieurs activités: outre le fitness donc, la piscine, l'aquagym, etc. «L'enjeu est de permettre aux membres d'une même famille de venir faire du sport en même temps », poursuit le Niçois, qui insiste par ailleurs sur l'approche handisport: «le fitness est rarement adapté au handicap. Notre offre l'est, en termes de machines et de personnels formés. Nous sommes convaincus de l'utilité de notre politique qui répond à un service public ».
Entre low cost et haut de gamme
Sur le plan tarifaire, «notre offre se situe à un stade intermédiaire qui a tendance à disparaître du privé, entre le low cost et le haut de gamme », poursuit le DGA qui refuse de parler de modèle économique. «Nous ne sommes pas là pour ça et pas question non plus de casser les prix par rapport aux acteurs privés ». Il ne cache toutefois pas que ces salles de fitness, lorsqu'elles génèrent un chiffre d'affaires supérieur aux coûts de fonctionnement, permettent de compenser les coûts des piscines et autres patinoires «intrinsèquement déficitaires » auxquelles elles sont associées dans les différents complexes.
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Nouvelles tendances, nouveaux usages, le sport innove pour mieux répondre aux évolutions sociétales
Sommaire du dossier
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