A ma gauche, le gouvernement et ses exhortations à l’adresse des collectivités pour dépenser au plus vite les milliards du plan de relance. A ma droite, le gouvernement et les propositions de la commission qu’il a installée fin 2020 pour réduire la dette publique : dix experts ont planché sous la houlette de l’ancien ministre Jean Arthuis. Au centre, les collectivités, écartelées entre les injonctions à investir et les préconisations de la commission « Arthuis ».
Baisser les impôts
Certes, la commission prend acte d’un virage à 180 degrés de la doxa économique : exit les ratios des critères de Maastricht. Certes, elle loue l’intervention publique massive qui amortit les conséquences de la pandémie. Certes, elle relève les conditions d’emprunts extrêmement favorables. Certes, enfin, elle appelle à « ne pas sacrifier les dépenses ou investissements d’avenir » sur l’autel de la réduction de la dette publique, comme ce fut le cas en 2008.
Mais « le rapport Arthuis répète la même grammaire qu’avant », reconnaît un observateur. C’est peu de le dire. Pour la commission, il sera urgent, dès la crise passée, de baisser les impôts dits « de production », comme si le gouvernement ne venait pas de le faire, à hauteur de 10 milliards… Rien de plus urgent non plus que d’élargir la contractualisation « de Cahors » sur les dépenses au maximum de collectivités.
Rattrapage
Mais pouvait-il en être autrement, alors que la commission n’a entendu aucun élu du bloc local ? Comme si l’article 72 de la Constitution n’existait pas. Comme si la commande publique locale ne pesait pas près de 60 % de l’ensemble de la commande publique. Le 30 mars, l’ADCF et la Banque des territoires présenteront la nouvelle édition du Baromètre de la commande publique locale. On y apprendra notamment que les niveaux atteints fin 2020 dépassent ceux de fin 2019. Mais que le début de l’année marque un tassement. Signe, pour les analystes, que la fin 2020 relève davantage d’un rattrapage que d’une réelle reprise.
Dans une situation inédite à tous points de vue, il serait souhaitable de travailler à de nouvelles recettes, au lieu de touiller, toujours, la même soupe.
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