Une fois encore, les élus n’en peuvent plus du très haut débit… Cette fois, ce n’est pas l’absence de couverture qui est en cause, mais l’anarchie des raccordements. Les industriels sont mobilisés pour tenir les objectifs du plan France THD — 100% fibre en 2025 — dont le chantier se poursuit à un rythme inédit.
Mais sur le terrain, cette course-poursuite s’accompagne d’un dommage collatéral. Une mise en œuvre désastreuse des raccordements finals, réalisés en dépit du bon sens par des prestataires incompétents : armoires de rues éventrées aux quatre vents, écheveaux de câbles inextricables, coupures de réseau… Le coupable ? Le « mode STOC » (sous-traitance opérateur commercial), par lequel le propriétaire du réseau (l’opérateur d’infrastructure ou OI), sous-traite ces raccordements à l’opérateur commercial (OC). Lequel, à son tour, sous-traite à une autre entreprise qui elle aussi sous-traite à… etc. Et c’est au maire que les habitants demandent des comptes.
« Le mode STOC ne devrait pas être la règle, fulmine Ariel Turpin, délégué général de l’Avicca. Cette dérogation a été prévue par le régulateur à la demande d’Orange. Mais ce n’est pas tant le principe que nous combattons, que sa mise en œuvre. Si les opérateurs raccordaient en mode STOC en respectant les infrastructures, les règles de l’art, avec des personnels formés et compétents, ce serait différent. Or, les trois quarts de ces raccordements présentent des dysfonctionnements. Et on paye un prix politique énorme : tenant les élus pour responsables, les administrés les prennent à partie tous les jours. »
Réviser le cadre contractuel
Consciente du problème, la fédération des industriels du numérique (Infranum) a impulsé un groupe de travail avec les opérateurs d’infrastructure nationaux (Ocen) dès 2019, pour élaborer un cadre contractuel reprenant les bonnes pratiques à inscrire dans les contrats de sous-traitance entre OI et OC. Objectifs : « garantir une exploitation durable des réseaux et une amélioration rapide de l’impact des raccordements ».
Un travail de six mois pour aboutir à un document finalisé et transmis à l’Arcep, le régulateur des télécoms, en janvier 2020. « Nous pensions que l’Arcep allait
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Gazette des Communes, Club Techni.Cités
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Le très haut-débit prend son temps pour arriver
Sommaire du dossier
- Menaces sur l’économie des réseaux d’initiative publique
- Aménagement numérique : les chantiers qui coincent
- Fibre : « Ce n’est pas acceptable d’avoir de tels défauts de qualité et de pratiques des opérateurs »
- Fibre optique : contre l’anarchie des raccordements, enfin des solutions ?
- [Data] Un déploiement de la fibre à petits pas
- En cartes et en graphiques : comment avance la couverture mobile en 4G en France ? (1/2)
- En cartes et en graphiques : comment avance la couverture mobile en 4G en France ? (2/2)
- Soigner la supervision et la maintenance de son réseau fibre, la clé d’une longue vie
- Télécoms : quel avenir pour les réseaux de première génération ?
- Communications électroniques : le cadre juridique du déploiement des réseaux à très haut débit
- Tadurézo, Tu captes, kiCapte… Les collectivités locales développent leurs applis pour tester les réseaux mobiles
- Les ratés de la sous-traitance pour le raccordement de la fibre
- « Le gouvernement a une vision financière et non politique du THD »
- La Vendée mise sur le THD radio
- Numérique : le new deal proposé par l’Etat aux collectivités et aux opérateurs
- Quel modèle économique pour le méga-contrat de Mégalis pour fibrer la Bretagne
- En attendant la fibre, le très haut-débit radio s’invite dans 30 000 foyers
- Avec Datamobile, les pylônes poussent en zone rurale et la 4 G devient une réalité
- Dans le Gers, le pari gagné d’un bon débit partout et pour tous
- Très haut-débit : les bons comptes du réseau d’initiative publique du Grand-Est
- Le wifi public séduit les territoires ruraux
- Le très haut-débit radio à la rescousse des habitations et entreprises isolées
- Internet par les réseaux radio en attendant la fibre optique ?
- Très haut-débit : le RIP alsacien est financé à 64% par le privé
- Zones blanches : ces territoires encore éloignés du « vrai » haut débit fixe
- En Eure-et-Loir, le Lab28 veut optimiser l’utilisation de la fibre optique
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