Un dimanche ne fait pas l’autre. Le dimanche 28 février, les 150 participants de la Convention citoyenne pour le climat étaient réunis, une dernière fois, pour débattre et évaluer les avancées ainsi que les abandons de leurs propositions, rendues au président de la République huit mois plus tôt. A l’issue de cette plénière, leur note est sévère : 3,3 sur 10, s’agissant de leur appréciation de la prise en compte, par le gouvernement, de leurs propositions. Une semaine après, le dimanche 7 mars, le garant de cette participation citoyenne XXL, Cyril Dion, prend la plume, dans une tribune publiée sur le site du « Monde », pour vanter les mérites d’un tel procédé démocratique. A la première lecture, son texte bienveillant dénote avec le ton écolo-militant qui a fait la marque de fabrique de ses films. Mais passé cette première impression, sur le fond, pour lui aussi, le verre est à moitié vide.
Hors norme
Car l’exercice démocratique qui vient de s’achever est sans précédent dans l’histoire républicaine française. Jamais une concertation citoyenne d’une telle envergure, sous cette forme, n’avait vu le jour. Cyril Dion reconnaît le « travail hors norme » accompli par les citoyens participants. Il les félicite d’avoir « réussi à construire un plan solide, répondant à des objectifs climatiques et sociaux ambitieux, acceptables pour une majorité ». Un bijou de consensus démocratique pour lequel paierait cher tout représentant de la nation.
Sans filtre
Mais à l’heure où les collectivités s’engagent, elles aussi, dans des conventions citoyennes locales, il faudra leur conseiller la vigilance. L’exercice délibératif nécessite du temps, de l’organisation, de l’indépendance et de la sincérité. Et c’est tout cela qui a peut-être manqué à la première convention citoyenne nationale. Emmanuel Macron s’était engagé à transmettre sans filtre les propositions citoyennes au gouvernement. Le 8 mars, c’est un texte revu et corrigé que l’exécutif a présenté devant les parlementaires. De quoi tuer dans l’œuf la promesse d’un nouveau mode de gouvernance.
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