Il y a ceux qui peuvent faire leur nid partout et ceux qui ont les « semelles attachées au territoire ». Dans l’ouvrage « Génération surdiplômée, les 20 % qui transforment la France », publié aux éditions Odile Jacob (janvier 2021), Monique Dagnaud, sociologue et directrice de recherche au Centre national de la recherche scientifique, et Jean-Laurent Cassely, journaliste, essayiste et spécialiste des questions territoriales, s’attaquent à la première catégorie, composée des 20 % qui sortent du système scolaire avec un master ou un diplôme de grande école.
Ces jeunes issus de classes moyennes et supérieures, qui sont à présent surdiplômés, maîtrisent leur avenir, qu’il se dessine au sein d’une start-up, en tant que consultant ou influenceur culturel.
Ils ont bien évidemment de nombreuses caractéristiques communes, suffisamment pour constituer un monde en soi et se détacher du reste de la société, que ce soit le 1 % de l’élite au sommet de la pyramide ou les 99 % restants. Mais ce bloc est loin d’être unifié. Certains se projettent dans une carrière traditionnelle et l’accession au pouvoir, quand d’autres cherchent à avoir un « impact » ou privilégient une recherche de qualité de vie, voire entrent dans des logiques de contestation du système.
Ce qui aboutit à des parcours de vie très différents, qui, in fine, dessinent les nouveaux chemins de la reproduction sociale d’aujourd’hui. Leur rôle est pivot, ne serait-ce que lors des périodes électorales, puisque, contrairement à d’autres catégories de la population, ils votent. Leurs valeurs et leurs modes de vie peuvent donc avoir une réelle incidence sur le cap politique, l’aménagement du territoire et, plus globalement, sur notre modèle de société.
Quel est le profil des 20 % de surdiplômés qui « transforment la France » ?
Un jeune sur cinq sort du système scolaire avec un master ou un diplôme de grande école, et avec une forme de souveraineté sur ses choix de vie. Il est souvent l’enfant de baby-boomers des classes moyennes et supérieures de province, dotés d’un bon capital culturel. Ces surdiplômés peuvent se positionner sur des métiers nouveaux ou anciens. Par exemple, les métiers de la transition numérique, l’écosystème des start-up, la galaxie du conseil et sa myriade de consultants, les métiers culturels, les nouveaux médias et les influenceurs… De l’autre côté, il y a les anciens métiers, au sens où ils étaient déjà exercés par la génération précédente : les notables, médecins, avocats, fonctionnaires, etc.
Cette distinction en amène une deuxième,
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