Les révélations de Camille Kouchner dans son livre « La Familia grande » n’ont pas fini de provoquer des déflagrations dans l’espace public, un an après le récit de Vanessa Springora dans « Le Consentement » (1). Au-delà de la mise en cause de personnalités et des connivences qui les ont longtemps protégées, elles ont le mérite de mettre sur le devant de la scène les violences sexuelles faites aux mineurs dans tous les milieux sociaux.
Une chape de silence pèse depuis longtemps sur les victimes, pourtant nombreuses et très jeunes au moment des faits. Le huis clos familial, le mutisme d’enfants amenés à se taire par honte, par peur, par méconnaissance ou sous l’emprise de l’agresseur n’expliquent pas tout. Selon une enquête du Défenseur des droits, à l’époque Jacques Toubon, sur l’accès aux droits, en 2017, si les témoins d’une atteinte aux droits des enfants ne font pas de démarches, c’est parce qu’ils considèrent qu’ils manquent de preuves (53 %) ou que cela ne les regarde pas (41 %). Pourtant, tout citoyen a une obligation de signalement auprès de la cellule de recueil des informations préoccupantes (Crip) du département ou du procureur de la République, simplement sur la base de ce qu’il a observé ou entendu.
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