[Bouvron (Loire-Atlantique) 3 100 hab.] Quand elle a postulé aux fonctions de facilitatrice du tiers-lieu de Bouvron, en 2019, Adeline Mutel s’est entretenue avec le maire, le directeur général des services, l’élu chargé du dossier et… deux habitantes. « Les habitants avaient même rédigé la fiche de poste. Un choix en cohérence avec le projet, qui a associé dès le départ les citoyens : les membres du jury sont les personnes avec qui je travaille au quotidien, il est normal qu’elles aient un droit de regard sur mon recrutement », assure-t-elle.
La ville a, en effet, grandement poussé la démarche de coconstruction avec les habitants. Des ateliers de participation citoyenne animés par la société Retiss ont permis de concevoir le projet de tiers-lieu en fonction des attentes des habitants. « Nous avons voulu aller plus loin encore, car la concertation s’arrête souvent à la phase de diagnostic, ce qui peut laisser les citoyens un peu frustrés. Or c’est dans la phase opérationnelle que les choix sont confrontés aux idées avancées et, à cette étape, les élus décident souvent seuls », relate Emmanuel Van Brackel, élu maire en 2020 et conseiller municipal chargé du projet sous la précédente mandature. Trois commissions composées d’habitants ont été mises en place pour préciser l’aménagement de l’espace, définir le statut de l’association amenée à le gérer et élaborer les premières actions.
Installés dans la commune depuis novembre 2017, Andréa Nevelstyn et son mari se sont tout de suite investis dans le projet, y voyant une façon de découvrir leur nouveau lieu d’habitation. « Même si l’élu était présent, parce qu’il s’agissait de son dossier, c’est à nous, citoyens, que revenait la tâche d’élaborer le projet selon nos attentes et nos envies. Même chose pour la fiche de poste que nous avons créée de toutes pièces puisqu’il existe très peu de facilitateurs », se réjouit la Bouvronnaise. Aujourd’hui, elle est à la fois utilisatrice du tiers-lieu et animatrice d’activités nature pour les plus jeunes. « Qu’il s’agisse de la partie bibliothèque ou des ateliers, tout repose sur une organisation collégiale avec les habitants, décrit Adeline Mutel. Mon rôle consiste à intervenir en soutien des actions et de la gestion du lieu réalisées par des bénévoles. »
Ateliers de réflexion
[60% reste à lire]
Article réservé aux abonnés
Gazette des Communes
Cet article est en relation avec le dossier
Thèmes abordés
Régions