Annoncé par Emmanuel Macron en pleine polémique sur les violences policières, le Beauvau de la sécurité s’est ouvert le 1er février. Il prendra la forme, durant les quatre prochains mois, d’une vaste concertation nationale sur la police et le malaise qui la traverse. Avec, à la clé, promet le gouvernement, une « grande loi » d’orientation et de programmation pour la sécurité intérieure.
A un an de la présidentielle, et alors que le chef de l’Etat veut faire de la sécurité une priorité de la fin de son mandat, l’ambition est de renouer une confiance profondément érodée ces derniers mois entre les Français et les forces de l’ordre.
Contestation
Elle est aussi d’apporter aux policiers et aux gendarmes des gages de reconnaissance en matière de conditions de travail, de formation ou de relation avec l’autorité judiciaire. En somme, il s’agit de répondre à la contestation populaire qui menace l’autorité républicaine. Et de rassurer les troupes en uniforme, dont le moral est au plus bas. L’enjeu est de taille et la volonté perceptible.
Gageons que le gouvernement parviendra à faire mieux que sa police de sécurité du quotidien, qui avait été présentée comme la mesure phare du quinquennat et dont le bilan, à ce stade, n’a pas convaincu. Et, mieux encore, que le livre blanc de la sécurité, passé quasiment inaperçu en novembre, malgré (déjà !) une concertation tous azimuts.
Paix sociale
Souhaitons aussi que ce Beauvau de la sécurité prenne en compte les revendications de longue date des élus locaux. D’abord, en clarifiant le rôle des polices municipales dans le désormais fameux « continuum de sécurité ». Malgré leurs compétences sans cesse élargies, nous disent les maires, les « PM » n’ont pas vocation à se substituer aux forces de l’Etat.
Ensuite, en faisant valoir les vertus essentielles de la prévention de la délinquance. Les maires en sont les pilotes, les patrons. Par leurs actions en amont auprès des jeunes les plus exposés au risque de délinquance et par l’aide apportée aux victimes, ils jouent un rôle crucial dans la paix sociale. Et réaffirment chaque jour que la sécurité ne peut pas être que l’affaire de la police.
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