Inédite, l’image restera dans l’Histoire. Le 11 janvier 2015, quelques jours après les attentats barbares qui frappèrent les journalistes de « Charlie Hebdo », près de 4 millions de Français se réunissaient place de la République à Paris et dans toutes les rues de France pour applaudir les forces de l’ordre. « Je suis Charlie, je suis la police » pouvait-on même lire sur des pancartes dans la foule. Six ans plus tard, cette scène paraît peu probable.
Après le mouvement des « gilets jaunes », la grève contre la réforme des retraites et la crise sanitaire, le lien de confiance entre les Français et leur police s’est rompu au fil des mois, avant que la rupture ne soit véritablement consommée, en 2020, lors de la mobilisation contre le racisme et les violences policières. Au grand dam du gouvernement, qui s’est retrouvé à composer avec la défiance croissante de la jeunesse et la colère syndicale des policiers. Dès lors, quels sont, aujourd’hui, les leviers pour renouer la confiance entre la population et ceux chargés de la protéger ? Comment répondre au besoin de sécurité de proximité, que les élus locaux appellent de leurs vœux ?
Selon Jacques de Maillard, professeur de science politique à l’université de Versailles – Saint-Quentin-en-Yvelines et directeur du centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales, il est grand temps que la police fasse son introspection et renoue avec le terrain et ses partenaires locaux. Il publie, en 2021, l’ouvrage « Policing in France » avec Wesley Skogan. Il est également coauteur du rapport « Les relations entre la population et les forces de l’ordre », de 2019, de l’Observatoire national de la politique de la ville.
Les signalements de violences policières ont explosé partout, on constate une tension croissante entre la police et la population. Les Français ont-ils raison d’avoir peur de leur police ?
Entre les Français et la police, c’est plutôt « je t’aime moi non plus ». Les études menées auprès de la population révèlent un sentiment assez ambivalent, avec des opinions positives de l’ordre de 55 % à 75 %. Cette proportion est inférieure à ce que l’on voit chez nos voisins européens et cela doit nous interpeller.
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