«Il y a eu une période de sidération, tout le monde s’est arrêté de respirer. Puis nous avons repris notre souffle et une dynamique incroyable s’est mise en place », se souvient, au sujet du premier confinement, Véronique Bertrand, directrice des achats de la métropole de Lyon (59 communes, 1,4 million d’hab.). Face à une situation inédite, il a fallu réagir très vite, notamment pour faire face à la rupture de stock de masques et d’équipements de protection individuels. « L’innovation a, ici, résidé dans notre capacité à nous réorganiser très rapidement et à aller chercher de nouveaux modes opératoires pour répondre à un besoin immédiat. Nous avons créé de nouvelles collaborations entre les entreprises, le secteur de l’insertion, les citoyens et les agents. Ces derniers, qui faisaient partie de la réserve métropolitaine, ont organisé une véritable logistique pour déposer les tissus et aller chercher les masques », témoigne-t-elle. En effet, l’innovation en temps de crise peut revêtir de multiples aspects et embarquer avec elle une foule d’acteurs, passer outre les procédés habituels et bouleverser les organisations.
Moral des troupes
Mais innover en temps de crise implique avant tout de pouvoir s’adapter rapidement, notamment en matière de télétravail généralisé, vécu comme un bouleversement majeur par un grand nombre d’organisations, en particulier par les collectivités. Sur ce point, la région Normandie a sans doute eu une longueur d’avance : « Nous étions préparés à cette situation en raison de deux événements : la fusion qui nous avait conduits à équiper largement les cadres et les agents, nomades, et la gestion de crise à cause de l’accident “Lubrizol à Rouen, en septembre 2019. Nous étions suffisamment souples pour nous adapter à ce qui est arrivé », raconte Frédéric Ollivier, directeur général des services.
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