Chaque année, 500 000 logements construits. C’est l’objectif brandi depuis des années par les gouvernements successifs – et régulièrement critiqué –, qui permettrait de répondre aux besoins de la population. En 2020, on devrait difficilement atteindre les 390 000 logements et les délivrances de permis de construire, qui préfigurent les constructions de demain, sont en baisse de 17 % par rapport à la moyenne des douze mois précédant le confinement, ce qui laisse présager une année 2021 morne.
Tant la promotion privée que le logement social sont concernés. L’Union sociale pour l’habitat annonce, à fin octobre, environ 33 000 agréments pour la construction de logements sociaux, quand l’objectif était de 110 000. Cependant, les demandes d’agrément sont généralement déposées en fin d’année.
Les périodes précédant les élections municipales sont traditionnellement maussades pour les professionnels de la construction. S’y ajoutent, cette fois, la crise sanitaire et un fort renouvellement des équipes municipales, portant des projets nouveaux, tournés vers la nature, l’espace. « On est confronté partout à des municipalités qui disent on s’est fait élire sur un moratoire, on ne peut pas vous laisser développer vos projets » résume Marc Villand, président de la Fédération des promoteurs immobiliers d’Ile-de-France.
Demandes de permis remise en cause
« Nous faisons face à une frilosité grandissante des élus locaux : certaines nouvelles équipes ont remis en cause toutes les demandes de permis de construire ou instauré des périmètres de sursis à statuer, le temps de réaliser un audit du plan local d’urbanisme – et ce n’est pas lié à l’étiquette politique des élus. C’est catastrophique », expliquait il y a quelques semaines à « La Gazette » Grégory Monod, président du pôle « habitat » de la Fédération française du bâtiment.
Selon François Rieussec, président de l’Union nationale des aménageurs, « les élus locaux sont pris en étau entre l’injonction densificatrice de l’Etat, qui incite à construire plus haut, plus dense, et les associations d’habitants qui s’y opposent ».
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