Le ministère de la transition écologique et l’Agence nationale pour l’information sur le logement (ANIL) se sont associés à plusieurs opérateurs privés du logement (PAP.fr, SeLoger.com et le Bon Coin) pour produire des données sur les loyers d’habitation sur l’ensemble du territoire.
Partenariat public-privé
C’est la première fois que l’Etat produit une telle estimation du loyer au mètre carré, pour un appartement et pour une maison, dans chacune des communes de France.
Une trentaine d’observatoire locaux des loyers existaient déjà, mais leur périmètre se limitait à celui de 51 agglomérations.
La réutilisation de données d’acteurs privés par un acteur public, si elle n’est pas inédite, est ici d’ampleur. Les annonces des partenaires de la période 2015-2019 ont été récupérées pour produire cet indicateur, qui estime les loyers pour le troisième trimestre de 2018. Ces chiffres seront remis à jour tous les deux ans.
« Les données ne permettant pas de distinguer avec certitude les locations meublées et touristiques, des biais dans les indicateurs de loyers peuvent être observés localement », note la méthodologie.
« Vision globale »
« Ce travail permet d’avoir une vision globale, au niveau de la France, avec des données traitées de la même manière », explique Roselyne Conan, directrice générale de l’ANIL, qui sera responsable des prochaines mises à jour.
L’agence, qui coordonne déjà le réseau des observatoires locaux, espère ainsi fournir plusieurs indicateurs permettant de saisir l’état du marché locatif pour tous les Français.
Pas de surprise
Dans le détail du podium, et sans vraiment de surprise, les loyers sont les plus importants à Paris, Neuilly-sur-Seine et Cap d’Ail (Alpes-Maritimes), où ils dépassent 28 euros du mètre carré en appartement.
Pour les maisons, c’est Beausoleil (Alpes-Maritimes), Neuilly-sur-Seine (Alpes-Maritimes) et Eze (Alpes-Maritimes) qui sont en tête, ainsi que le 16ème arrondissement de Paris. Pour toutes ces villes, le loyer est supérieur à 30 euros du mètre carré.
En croisant ces données des loyers avec les nouveaux zonages d’aires d’attraction des villes publiées par l’Insee, ce sont des destinations touristiques qui arrivent en tête, juste après Paris : Saint-Tropez, Monaco-Menton, Val-d’Isère ou Chamonix-Mont-Blanc.
A l’opposé, ce sont les aires d’attraction des villes de Brienne-le-Château (Aube), Gorron (Mayenne) et Cours (Rhône) qui sont les moins chères, avec 6 euros du mètre carré, pour un appartement.