Fin octobre, le Conseil des 27 ministres de l’Agriculture européens et le Parlement européen ont voté chacun leur version de la réforme de la politique agricole commune (PAC), à partir des propositions de la Commission. La France se félicite d’avoir maintenu les revenus des agriculteurs dans le budget de la PAC 2021-2027, tout en rendant leurs conditionnalités plus vertes et incitatives.
Les écologistes et défenseurs du modèle d’agriculture paysanne, réunis au sein de la plateforme Pour une autre PAC, jugent, à l’inverse, que cette politique rate le tournant de la transition agroécologique. Pour sa part, Régions de France observe que « l’on reste dans une grande continuité, sur le plan réglementaire, car les outils sont les mêmes ». Notamment, les revenus subventionnés demeurent dimensionnés à l’hectare.
« La PAC ne renforce pas la transition vers des exploitations plus petites et diversifiées, qui permettraient aux paysans de vivre », note Michaël Weber, président de la Fédération des parcs naturels régionaux, membre de Pour une autre PAC.
Mesure de verdissement
Alors, PAC plus verte ou « greenwashing » ? Les orientations stratégiques de l’Union européenne ont évolué avec le Pacte vert de la Commission, présenté en décembre 2019. Les stratégies « de la ferme à la table » et « biodiversité » instaurent, pour la première, les objectifs d’une baisse de 50 % des pesticides d’ici à 2030, 25 % de produits bios sur le marché d’ici dix ans ; et, pour la seconde, 10 % de la surface agricole européenne dédiée à la nature (mares, bandes tampons, haies…).
Mais ces objectifs ne sont pas formellement liés à la prochaine PAC. Ainsi, la principale mesure de verdissement de la PAC réside dans les « écorégimes ». Il s’agit d’aides supplémentaires, pour les mesures agro-environnementales, que les agriculteurs mettront en place en plus de celles de base, qui seront elles-mêmes renforcées.
Ces aides surfaciques sont l’outil le plus massif pour la conversion au bio par exemple. Elles représenteront entre 20 et 30 % des aides directes du premier pilier (1) de la PAC, selon le compromis final. « Et 30 %, c’est un minimum, car c’est le pourcentage dans la PAC actuelle », pointe Aurélie Catallo, coordinatrice de Pour une autre PAC.
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