Le gouvernement est engagé dans la construction d’une identité numérique régalienne, notamment dans le cadre du déploiement de la Carte d’identité électronique et grâce au service France Connect. Dans ce cadre, une réflexion prospective a été menée par la direction interministérielle de la transformation publique (DITP), à la suite d’une commande du gouvernement, sur l’identité numérique.
D’après les documents que nous nous sommes procurés et disponibles au bas de cet article, de nombreuses utilisations alternatives pourraient voir le jour, bénéficiant de l’existence de cette identité, garantie en ligne par l’Etat ou des collectivités.
«Nous nous sommes demandé en quoi une identité numérique plus sûre, plus fiable et mieux maîtrisée pouvait renforcer à la fois les capacités des individus à agir dans notre société numérique et nos capacités collectives à relever les défis de notre époque », exposent les auteurs en introduction de ces documents.
Identité numérique collective
Plusieurs cas d’usages autour de différentes thématiques sont imaginés par les auteurs. Sont par exemple proposées des identités numériques collectives (couple, colocation, quartier) pour « faciliter les démarches administratives à plusieurs » ou un service permettant la procuration en un clic, pour confier à un autre le droit de récupérer un colis ou même de voter à sa place.
Parmi les scénarios également envisagés, la possibilité, pour l’identité numérique, d’alerter les administrations et collectivités d’une nouvelle situation de vulnérabilité, afin d’adapter les services publics automatiquement, notamment les délais.
De nombreux risques
Autres pistes : « lutter contre le non-recours des aides », en automatisant leur versement « en fonction des informations déclarées au service public » ou assurer « la traçabilité des échanges permettant de cibler les campagnes d’informations en fonction du niveau d’information connu » par l’individu.
Le développement des usages autour des identités numériques « génère de nombreux risques », alertent néanmoins les auteurs : atteinte à la vie privée, complexification de certaines démarches, exclusion des publics mal à l’aise avec le numérique.
Selon la DITP, au delà de la réflexion qu’ils ont nourrie alors que l’identité numérique régalienne se développe, aucune suite spécifique n’a été donnée à ces documents, ni à ces scénarios.
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