« La police ou la gendarmerie n’ont pas l’apanage de la sécurité dans les transports en commun. » A l’issue d’une réunion du comité national de sécurité dans les transports en commun, mercredi 5 août, Gérald Darmanin et Jean-Baptiste Djebbari ont annoncé une série de mesures !pour renforcer la sécurité dans les transports en commun incluant tous les acteurs du secteur et les élus locaux.
Parmi les dispositions annoncées : l’élargissement des pouvoirs des agents de sécurité privée. L’occasion de réaffirmer une fois de plus la volonté du gouvernement de renforcer le continuum de sécurité, qui doit faire coopérer les forces de sécurité de l’Etat, la police municipale et la sécurité privée. « Les agents de sécurité privée embauchés par les sociétés de transport ou par les grandes entreprises publiques doivent voir leurs pouvoirs augmenter après un dialogue social mené par les entreprises publiques et par le ministère des Transports », a déclaré le ministre de l’Intérieur.
Caméras-piétons
Au-delà de l’amélioration de la loi Savary dont le bilan reste mitigé quatre ans après sa promulgation, cette annonce pourrait trouver une traduction concrète dans la proposition de loi sur le continuum de sécurité des députés LREM Alice Thourot et Jean-Michel Fauvergue, qui consacre une partie au secteur de la sécurité privée. Selon Gérald Darmanin ce texte « sera bientôt inscrit à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale ».
Il est aussi question de « permettre aux conducteurs de bus des sociétés qui le voudraient, par exemple, de pouvoir porter des caméras piéton ». Celles-ci sont déjà expérimentées par des agents SNCF et RATP depuis plus d’un an, avec un bilan positif selon le ministre des Transports. Le décret d’application des expérimentations pour les agents assermentés dans les transports en commun votée dans le cadre de la LOM devrait lui être publié au quatrième trimestre 2020.
Vidéosurveillance et intelligence artificielle
Par ailleurs, les ministres souhaitent signer en septembre un « engagement général sur la vidéoprotection », avec les constructeurs et les réseaux de transport. Cela signifie que tous les nouveaux matériels (bus, trams, métros, trains, équipements de gare) devront en être équipés et rattachés aux centres de supervision urbains des communes. Parallèlement à cela, un groupe de travail devra rendre ses conclusions d’ici la fin de l’année sur l’application de l’intelligence artificielle à ces équipements.
Enfin, faisant référence à l’agression mortelle du chauffeur de bus de Bayonne décédé début juillet, le ministre de l’Intérieur souhaite que les dispositifs de sécurité dans les transports soient rapidement améliorés. D’ici la fin du mois de septembre, un audit de tous les réseaux de transport du pays devrait être réalisé. Cela permettra aux élus locaux de modifier les contrats de service public auprès des grandes entreprises de transport et de prévoir dans les futurs appels d’offres des mesures de sécurité.
Boutons d’alerte, caméras de vidéoprotection qui filment en temps réel, lignes téléphoniques dédiées dans chaque commissariat ou gendarmerie pour la société de transport… « Ce sont des choses extrêmement concrètes que l’on peut mettre en place d’ici quelques semaines », a déclaré le ministre.
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