Tensions entre collègues, comment calmer le jeu

Un agent, bouc émissaire de ses collègues, un chef qui brime ses subordonnées, un service divisé en clans rivaux, une querelle brutale, des personnes qui ne se parlent plus… Les grandes collectivités qui ont mis en place des dispositifs de repérage et de traitement des violences internes en signalent quelques-unes par an. L’enquête nationale « conditions de travail » de 2016 (Source : « Synthèse.Stat’ », n° 27, Dares, avril 2019) confirme la réalité du phénomène : plus de 24 % des agents de la fonction publique territoriale déclarent vivre des situations de tension avec leurs collègues ou avec leur hiérarchie.

Voire être pris à partie : 11,7 % déclarent avoir subi une agression verbale de la part de collègues ou de supérieurs durant les douze derniers mois et 0,4 % une agression physique ou sexuelle – moins, cependant, qu’en 2013 (Source : « Dares analyses », n° 107, décembre 2014). L’encadrement n’est pas à l’abri puisque 31 % déclarent vivre des situations de tension avec leurs subordonnés.

Risque accru sous une double autorité

« Une équipe isolée, en vase clos et en manque d’organisation claire, par exemple sous une double autorité dans les collèges, est plus susceptible d’être la proie de conflits », note Jean-Baptiste de Maistre, DRH du conseil départemental de la Manche (2 500 agents). De même, dans les centres routiers, dispersés sur le territoire.

Ailleurs, c’est une réorganisation qui peut soulever des tensions. « Dans une collectivité, en amont de l’intégration d’une nouvelle délégation, donc de nouveaux salariés, un service s’est divisé en deux clans, dans ...

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