Au moment où un certain nombre de nouveaux maires prennent leurs marques et se penchent sur l’état des finances locales, la question des ressources financières est cruciale. Le plus souvent, il s’agit d’opérer un savant arbitrage entre le fatalisme d’une hausse des taxes, voire de l’endettement bancaire et la réduction de certains investissements. Autant de recettes qui n’ont jamais débouché sur un succès quelconque et qui révèlent en creux la nécessité de repenser un modèle à bout de souffle, en s’inspirant de ce qui fonctionne dans le secteur privé.
Est-il seulement imaginable qu’une entreprise privée soumise à une pression concurrentielle de tous les instants et qui aurait un chiffre d’affaires de 300 millions d’euros ne dispose pas d’un service de contrôle de gestion interne ? Non, c’est évident.
Pourquoi n’en serait-il pas alors de même dans les collectivités territoriales de budget équivalent ?
Après tout, les enjeux pour une collectivité apparaissent encore plus essentiels que dans le privé. Là où une entreprise vit pour satisfaire la demande des consommateurs, le domaine public a en charge la vie de la cité et le bien-être de ses habitants au travers de services aussi fondamentaux que l’eau et l’assainissement, les transports, la collecte des ordures ménagères, la propreté ou la sécurité.
De véritables missions qui nécessitent un fonctionnement toujours plus performant, et toujours plus économe de l’argent public.
D’autant que les collectivités peuvent déléguer l’exercice de ces compétences à des multinationales parfaitement rôdées aux techniques d’optimisation financière, et dont elles doivent assurer le contrôle. Pour tirer son épingle du jeu, le secteur public doit opérer sa révolution copernicienne.
Comme nous l’avons fait pour la gestion des services de Nîmes Métropole. A notre arrivée en 2014, nous trouvons un service de 500 personnes et un budget de 420 millions d’euros pour un ensemble de 39 communes.
La situation que nous découvrons à l’époque pourrait donner le tournis : une baisse de la dotation globale de fonctionnement qui aboutit progressivement à une perte de ressources de plus de 6 millions par an ; un emprunt toxique à taux variable indexé sur le franc suisse, dont le coût de passage en taux fixe est estimé à 58 millions d’euros et un déficit annuel de 19 millions d’euros du budget des transports.
Plutôt que de proposer une hausse des taxes et une baisse des investissements, nous préférons casser les codes en faisant appel à des cabinets d’audit et de conseil en organisation et surtout en recrutant à deux ans d’intervalle deux contrôleurs de gestion très expérimentés. Ces derniers décortiquent, analysent, remettent à plat et participent à des réflexions créatives qui débouchent sur des solutions originales.
Les résultats arrivent vite. Non seulement les investissements ont augmenté (de 50 à 130 millions d’euros par an) mais la fiscalité et le prix des services publics (prix de l’eau, des transports, de l’enlèvement des déchets) ont baissé de plus de 20 %. Mieux encore, l’épargne brute annuelle de la collectivité a plus que doublé (de 20 à 43 millions d’euros).
A ceux qui en douteraient encore, l’argent existe bel et bien dans les collectivités. Reste encore à le trouver. Pour y parvenir, il est temps de faire travailler ensemble les meilleures compétences du secteur public avec des professionnels expérimentés de l’entreprise privée.
Mesdames et messieurs les élus, ouvrez les portes de vos administrations aux directeurs financiers, contrôleurs de gestion, gestionnaires de dette et de trésorerie issus du secteur privé, ils vous rendront leur salaire au centuple !
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