Il est loin le temps où il suffisait aux collectivités de publier une annonce de vacance de poste pour voir affluer les candidatures. Tous les employeurs territoriaux sont aujourd’hui confrontés à des difficultés de recrutement. En cause : de nouveaux besoins en compétences, la concurrence entre employeurs, une tendance au turn-over de jeunes en quête d’expériences plutôt que de sécurité, des nouvelles générations qui fonctionnent d’abord et avant tout par réseau. Des rémunérations en deçà de celles offertes par le secteur privé et l’autocensure liée au concours expliquent aussi le manque récurrent de candidats.
Valeur refuge
Les collectivités n’ont d’autre choix que de revoir leur processus de recrutement si elles veulent se doter des compétences nécessaires à leur bon fonctionnement. « Sous la pression du terrain et du marché du travail, le curseur du pouvoir s’est clairement déplacé de l’employeur vers le candidat, observe Frédéric Lemoine, directeur recrutement et placement de Groupe Leader (réseau d’agences d’emploi, intérim et cabinets de recrutement). Cela nécessite forcément une adaptation des comportements des recruteurs. »
Des outils et des méthodes existent pour faire mouche auprès des candidats, s’adapter à leurs attentes et éviter les erreurs de casting. Aucun dispositif ne saurait cependant suffire à lui seul. C’est du côté de la complémentarité qu’il faut se tourner. « Pour réussir l’adéquation entre la personne et le poste, il faut utiliser tout un panel d’outillages », confirme Hélène Guillet, directrice générale du centre de gestion de Loire-Atlantique (87 agents, 300 collectivités affiliées représentant 15 000 agents), vice-présidente du Syndicat national des directeurs généraux des collectivités territoriales.
S’il apparaît impératif de faire évoluer les pratiques de recrutement, la crise sanitaire pourrait bien servir de planche de salut aux collectivités en leur offrant un peu de sursis. « Il y a toujours un effet de balancier lié au contexte économique. Avec le Covid-19, la fonction publique va redevenir une valeur refuge. Nous devrions connaître un regain d’attractivité, comme nous l’avions constaté après la crise de 2008 », prédit Laetitia Allut, directrice du département « emploi » du CIG de la grande couronne d’Ile-de-France (290 agents, 1 076 collectivités affiliées concernant 57 000 agents). Ce que semble confirmer le baromètre sur la marque employeur au sein des collectivités locales établi par « La Gazette » en juin.
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