Lorsqu’elles arrivent dans le viseur de la police et de la justice, les affaires instruites de proxénétisme n’illustrent souvent qu’une partie du problème de la prostitution des mineurs. Les statistiques non officielles donnent une fourchette de 6 000 à 10 000 jeunes concernés. Aux parquets de Créteil et de Bobigny, deux substituts du procureur sont devenus, ces dernières années, des interlocuteurs de référence sur le sujet. Ces conduites prostitutionnelles et pré-prostitutionnelles parmi les adolescentes gagnent également en visibilité auprès des élus et des agents des collectivités.
Sans être forcément connectées à un réseau et avec une mise en relation qui s’effectue principalement sur internet et les réseaux sociaux, des mineures commencent par échanger occasionnellement des faveurs sexuelles contre de l’argent ou des cadeaux. Mais le sujet souvent qualifié de « michetonnage » par les jeunes est d’autant plus délicat à aborder qu’il est « protéiforme, avec des appartements réservés à des passes ou des adolescentes qui gèrent seules leurs services en refusant d’être qualifiées de prostituées car elles y voient une forme de séduction vénale et un outil d’indépendance dans des ...
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Gazette des Communes, Club Santé Social
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