Quels enseignements faudra-t-il tirer du confinement pour l’avenir des politiques culturelles ? A ce stade, nul ne peut encore répondre. Et les habitudes prises par les internautes pendant une longue période d’inactivité ou de télétravail à la maison ne seront sûrement pas totalement transposables dans le « monde d’après » le confinement.
Cependant, les résultats des vagues d’enquête menées par Hadopi pendant cette période sans sorties culturelles pourront documenter la réflexion des collectivités et des artistes sur l’évolution du service public de la culture dans une France dont les infectiologues nous disent qu’elle doit apprendre à vivre avec la menace du coronavirus.
L’internet culturel, premier loisir des confinés
Réalisées en 2 vagues (26-27 mars et 8-9 avril), auprès de 1051 personnes de 15 ans et plus représentatives de la population des internautes français, l’enquête montre, sans surprise, un accroissement de la consommation de biens culturels en ligne :
- 89% des internautes déclarent, lors de la 2ème vague d’enquête, consulter au moins l’un des 9 biens culturels disponibles en ligne (1) ;
- ils étaient 84% lors de la 1ère vague ;
- et 81% en 2019.
Les plus de 40 ans de plus en plus nombreux
Parmi les loisirs pratiqués en mode confiné, la culture en ligne arrive en tête des activités nécessaires à l’équilibre des confinés (pour 53% d’entre eux, loin devant les activités manuelles et sportives).
Activités jugées indispensables à l’équilibre en période de confinement
(Source : Hadopi)
Les données d’Hadopi montrent aussi que la consommation de biens culturels dématérialisés progresse en premier lieu chez les internautes de plus de 40 ans, avec une consommation passant de 78 à 84% entre les deux vagues d’enquête.
Tous les types de biens culturels enregistrent une hausse de consommation. Musique et films arrivent en tête, tandis que la photo fait jeu égal avec les séries TV.
Saturés d’écran ou séduits par le numérique ?
Dans un entretien avec La Gazette, les coprésidents du Syndicat national des scènes publiques (SNSP), Cécile Le Vaguerèse Marie et Frédéric Maurin, évoquent deux scénarios possibles : des internautes saturés par les écrans, qui voudront reprendre massivement le chemin des lieux de culture ; ou, à l’inverse, des amateurs de culture, qui seront devenus des inconditionnels du numérique. Probablement, les deux tendances vont se conjuguer pour faire naître de nouveaux profils des consommateurs de la culture numérique.
Références
- Consommation de biens culturels dématérialisés en situation de confinement
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Thèmes abordés
Notes
Note 01 musique et clips, films, séries TV, photo, presse, jeux video, logiciels, livre, retransmission sportive en direct Retour au texte