« Nous sommes à la maison, et nous assistons au téléphone à la détresse des gens. C’est compliqué émotionnellement », confie Solène Marchand, assistante sociale polyvalente de secteur au sein du conseil départemental de l’Essonne (4 290 agents). Si l’usage du téléphone n’est pas nouveau dans le travail social, il a toujours été utilisé en complément de la rencontre face-à-face, de la visite à domicile. Aujourd’hui, il devient le vecteur principal pour le maintien du lien social.
«Au téléphone, l’entretien est tronqué. En face-à-face, il se joue toute une communication non verbale », ajoute Solène Marchand. « Le manque d’interaction a pour conséquence une distanciation avec la réalité du terrain », renchérit Laetitia Mascret, assistante socioéducative qui exerce au centre communal d’action sociale (CCAS) d’Avignon (2 000 agents, 91 900 hab., Vaucluse).
Inquiétude extrême
Cette privation de la possibilité de voir cause des difficultés plus prégnantes dans
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Gazette des Communes, Club Santé Social
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Le travail social en temps de pandémie
Sommaire du dossier
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- Travail social : « La crise sanitaire a accentué des difficultés déjà existantes »
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