Le spectre de la grande sécheresse de 1976 serait-il en vue ? La situation inquiète élus et services de l’Etat. La préfecture de région Midi-Pyrénées a ainsi pris il y a quelques semaines des mesures de restriction d’eau dans 6 départements :
- Ariège,
- Gers,
- Haute-Garonne,
- Tarn,
- Tarn-et-Garonne,
- Lot.
D’autres dispositions pourraient suivre, comme des lâchers d’eau à partir des barrages ou des limitations plus importantes des usages.
En Midi-Pyrénées, les indicateurs météorologiques et hydrologiques l’attestent. Depuis quelques mois, les températures sont supérieures de 4 à 5 degrés et le niveau des réserves hydrologiques est en avance de 2 mois par rapport aux normales saisonnières.
La situation est d’autant plus alarmante qu’elle pénalise l’activité agricole de Midi-Pyrénées, première région nationale en nombre d’exploitations (48 574 en 2010) et par l’importance de la surface cultivée (2,5 millions d’hectares).
6 à 8 000 emplois agricoles en jeu – Le préfet de Midi-Pyrénées, coordonnateur de l’agence de bassin Adour Garonne, réunira le 21 juin une commission spéciale pour évoquer, dans le cadre de l’agence de l’eau, les mesures structurelles à prendre et notamment d’éventuelles créations supplémentaires de réserves en eau.
Martin Malvy, président (PS) du conseil régional, tire la sonnette d’alarme. « Il y a 6 à 8 000 emplois en jeu à l’échelle du bassin, explique-t-il. Les dotations de l’Etat en faveur de l’hydraulique agricole ont aujourd’hui quasiment disparu, alors même qu’en quelque 15 ans, le conseil régional a mobilisé 88 millions d’euros en faveur de l’hydraulique agricole, a permis la création de 60 millions de m3 de réserves et l’aménagement de 412 retenues collinaires pour 2,6 millions de m3 ».
Insuffisance chronique des ressources – L’association France Nature Environnement Midi-Pyrénées dresse le même constat, mais plaide en revanche pour un changement de modèle agricole.
« Les prélèvements agricoles dans notre région représentent 85 % des prélèvements d’eau en été. Cette pression sur les nappes phréatiques est d’autant plus problématique que les 3/4 de la région sont caractérisés par une insuffisance chronique des ressources en eau, accentuée par la sécheresse précoce de cette année», explique Rémi Martin, président de FNE Midi-Pyrénées.
« Nous devons rapidement avancer vers de meilleures pratiques culturales et agronomiques de gestion de l’eau et des sols, alternatives à l’agriculture intensive, explique-il. Car plusieurs décennies de politique de pro-stockage n’ont pas réussi à résoudre le manque d’eau ».
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