Par 85 voix contre 64, le parlement de Berlin a adopté, le 30 janvier, une loi inédite prévoyant le gel et le blocage des loyers dans la capitale allemande. « Une césure dans la politique berlinoise du logement », a déclaré avec fierté Katrin Lompscher, sénatrice chargée du développement urbain, dans son discours préalable au vote. En effet, à partir des années 90, l’Allemagne, pressée par les coûts de la réunification et convaincue de la meilleure efficacité d’une gestion de type entrepreneuriale, se lance dans une politique massive de vente des logements sociaux au profit d’investisseurs privés. Un état des lieux récent (1) revient sur cette politique qui aura vu « entre 900 000 et 1 400 000 logements » changer de main.
Ces ventes ne remettent pas en cause le statut locatif des logements. Mais leur gestion, désormais opérée selon des critères de rentabilité, aboutit à une « dualisation » du parc locatif. D’un côté, « le patrimoine des quartiers centraux, bien entretenu et qui accueille des ménages aux profils plus aisés ». De l’autre, celui « des quartiers périphériques, moins entretenus, qui accueillent des ménages vulnérables». Par ailleurs, notent les auteurs, la remise sur le marché libre d’anciens logements sociaux a « pu participer au renchérissement » des prix de l’immobilier et des loyers.
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Gazette des Communes
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