[CC Saône Beaujolais, Rhône, 35 communes, 44 000 hab.] Sur le papier, les haies ont tout pour elles. Tout, parce que les espèces végétales qui y poussent produisent de grandes quantités de fleurs et de fruits dont les animaux ont besoin pour se nourrir. Tout, parce que peuvent s’y abriter des oiseaux et des insectes pollinisateurs dont on manque cruellement. Tout, parce que contrairement aux idées reçues, « les arbres ne pompent pas l’eau mais la restituent quand le sol en a besoin », rappelle Hugues Mouret, directeur scientifique de l’association naturaliste Arthropologia. Tout, enfin, parce que les haies servent de remparts naturels en freinant les crues et en brisant les rafales de vent sur 150, voire 200 mètres d’altitude. Les haies ont tout pour elles, sauf qu’elles ont besoin d’espace. Et que les activités humaines le leur ont enlevé sans que personne n’y trouve à redire. La CC Saône Beaujolais a décidé de leur en rendre.
A l’automne dernier, 22 communes du territoire ont déjà participé au « marathon pour la biodiversité ». Lauréat d’un appel à projets de l’agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse lancé en 2017, ce programme vise à recréer 42 kilomètres de haies et 42 mares, des aménagements qui, eux aussi, ont un intérêt écologique évident. « Nous devons résoudre les problèmes mondiaux à l’échelle locale », applaudit Alexandre Bacher, spécialiste de la biodiversité à l’agence de l’eau… Rappelant l’enjeu : « Le dernier rapport de l’IPBES (1) nous dit qu’un million d’espèces sont menacées sur les huit qui existent. On ne parle plus d’érosion, mais de la sixième extinction de masse. » « Notre projet compte trois étapes, décrit Florence Damevin, chargée de mission de la CC : un travail de cartographie et de caractérisation des haies et des mares, une définition d’un programme d’actions prioritaires et la mise en œuvre des travaux dont le gros a été effectué cet automne. »
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Gazette des Communes, Club Techni.Cités
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