A moins d’un mois des élections municipales, comment les maires, hier premiers de cordée de leurs territoires, en sont-ils devenus les premiers de corvée ? Quelles différences de gestion peut-on faire entre une ville de droite et une ville de gauche ? Pourquoi le ras-le bol fiscal est absent de cette campagne ? Ces questions sont au cœur de l’ouvrage du chercheur et directeur du CEVIPOF Martial Foucault « Maires au bord de la crise de nerfs » (éditions de l’Aube, 2020). A travers un dispositif d’enquêtes conduites auprès de l’ensemble des maires de France entre octobre 2018 et octobre 2019 et d’un large échantillon de citoyens, il analyse le malaise des élus préférés des Français, pris en tenaille entre un Etat central omniprésent, de nouvelles intercommunalités de plus en plus omnipotentes et des citoyens de plus en plus exigeants.
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A quand remonte la crise des maires ?
Le malaise des maires que j’essaie de décrire est beaucoup plus structurel que conjoncturel. Il remonte à la crise financière de 2008 dont on subit toujours les effets. Elle a amplifié deux phénomènes : des territoires fragiles sont devenus encore plus fragiles et à l’inverse, des métropoles qui étaient en plein essor ont amorti cette crise de manière très sereine. L’année 2008 a eu un effet sur le rôle de l’Etat vis-à-vis de ces territoires et en particulier vis-à-vis des maires. Jusqu’alors, les politiques de redistribution territoriales étaient pleinement assumées par l’Etat. En 2008, l’Etat se trouve confronté à une crise budgétaire sévère et a interrompu ce mouvement de redistribution vers ces territoires, et en particulier ceux alimentés par la ...
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