« Je travaille dix heures par jour pliée en deux. Je ne sais pas si je vais tenir jusqu’à 65 ans. Ça va être très dur physiquement. Tout ça pour 1 200 euros de pension, c’est franchement décourageant ! » Marie-Ange, agente territoriale spécialisée des écoles maternelles (Atsem) pour une commune de l’Hérault, espérait pouvoir partir à 62 ans.
Les mesures du gouvernement d’Edouard Philippe ont changé la donne pour cette fonctionnaire de 59 ans qui exerce auprès des enfants depuis vingt-neuf ans et devra désormais attendre le 1er janvier 2025 avant de prendre sa retraite. Alors que le projet de réforme des retraites a poussé dans la rue des dizaines de milliers de Français hostiles au nouveau système à points et ses zones d’ombre, les craintes qu’il soulève se cristallisent particulièrement dans les collectivités.
Si, depuis plusieurs années déjà, l’allongement des carrières devient petit à petit la norme pour les agents territoriaux, entraînant notamment une hausse de la moyenne d’âge et une augmentation des arrêts de travail causés par l’usure professionnelle (lire aussi les chiffres ci-dessus), l’instauration probable d’un âge pivot à 64 ans ou d’un âge d’équilibre à 65 ans enfonce encore un peu plus le clou.
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