Face aux inégalités femmes-hommes dans les transports, peut-on penser que la mobilité est genrée ?
La ville est genrée, l’espace public est genré. La mobilité n’est que la traduction de problèmes plus globaux. Les femmes subissent une double peine dans leur mobilité quotidienne. Tout d’abord parce qu’elles sont victimes d’un harcèlement régulier qui affecte leurs choix de déplacement. Ensuite, et c’est aggravant, parce qu’elles assument le plus souvent des trajets supplémentaires pour les enfants et les courses. Un grave problème quasi absent des débats sur la mobilité, la justice sociale et le changement climatique.
A Bordeaux métropole et à Los Angeles, le problème du harcèlement est pointé (1)…
En 2015, déjà, un rapport du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes révélait que 100 % des femmes ont été harcelées – verbalement ou physiquement – au moins une fois dans leur vie au cours de leurs déplacements, et ont un sentiment d’insécurité quand elles se déplacent seules à la nuit tombée. Statistique confirmée dans l’enquête de Bordeaux. Les femmes se sentent en insécurité dans l’espace public en général : dans la rue si elles marchent seules ou circulent à vélo et dans les transports publics. Quand j’ai découvert ces chiffres, je me suis dit que si l’objectif, depuis vingt-cinq ans, est de faire reculer la place de la voiture dans la ville, nous avions tout faux. A Bordeaux, pour 10 % de femmes qui marchent seules la nuit, c’est le couvre-feu !
« Nous », c’est qui ?
Les urbanistes, les aménageurs, les décideurs publics, les opérateurs de mobilité. Nous n’avons pas pris la mesure des contraintes des femmes dans leur mobilité quotidienne. Sans compter les effets de la monoparentalité (2). Si elles veulent échapper
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Gazette des Communes, Club Techni.Cités
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