En relocalisant la production de biens agricoles à proximité des habitants, les fermes urbaines offrent des activités d’éducation à l’environnement, des formations… Les collectivités initient le développement par des appels à projets ou appuient des réalisations menées par des associations ou des entreprises. Cet appui est crucial et passe par des subventions ainsi que par un soutien technique à l’élaboration du projet, la recherche de foncier, la communication, etc.
Dominique Barreau, chef de projet « agriculture et alimentation » à Nantes métropole, sous les serres de la ferme urbaine de l’Agronaute, située dans l’ancien MIN sur l’île de Nantes.
Les fermes urbaines se multiplient. Deux modèles se côtoient : l’un marchand, l’autre associatif. Aucun produit phytosanitaire n’y est utilisé et ces fermes sont souvent appuyées par les collectivités. « Dans le modèle productif, les entreprises mêlent production de biens agricoles, conseils et éducation à l’environnement », indique Jean-Noël Chaucesse, chargé de mission « innovation et nouvelles économies » à la chambre d’agriculture des Pays de la Loire. Anne-Cécile Daniel, coordinatrice de l’Association française d’agriculture urbaine professionnelle, ajoute « animation, formation, team building, services, vente de kits d’aquaponie ou potagers pour particuliers, etc. ». Les fermes urbaines associatives, quant à elles, « renouent avec la nature, reconsidèrent le bien agricole, visent le lien social, l’éducation à l’environnement, l’animation », poursuit Jean-Noël Chaucesse.
En Seine-Saint-Denis, les villes de Saint-Denis (111 100 hab.) et de Romainville (26 600 hab.) se sont dotées d’un axe agricole, alimentaire et social. Pour ses 7 hectares maraîchers classés terrains agricoles, Saint-Denis a retenu en 2019 la ferme de Gally, qui dispose de plusieurs sites agricoles et d’animation en région parisienne, et l’association le Parti poétique, qui lie culture et alimentation.
« La première exploite 2 hectares en maraîchage et près de 9 000 mètres carrés de serres, avec un petit élevage pour le public et de la vente directe. L’objectif d’accueil est de 150 000 personnes par an, on y trouve un écomusée et des formations d’agriculture et de paysage y sont dispensées », décrit la cheffe d’exploitation, Jeanne Crombez. Un projet de 1,6 million d’euros financé par la région Ile-de-France à 15 %, avec, à la clé, la création de trois emplois et demi. Le Parti poétique gère un hectare en permaculture, l’association Territoires (maraîchage bio en insertion) et des jardins familiaux se partageant les 3 hectares restants.
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