Depuis cet été, l’homme de la rue, comme l’édile communal, a un avis sur l’épandage des pesticides. Une bonne centaine de collectivités ont pris des arrêtés restreignant les épandages, des arrêtés systématiquement déférés au tribunal administratif par le préfet. Le sujet juridique est aussi un sujet économique, le principal syndicat agricole faisant valoir les entraves professionnelles que présentent ces arrêtés. La question posée par la réglementation, qu’elle soit locale ou nationale, est pourtant une question sanitaire : comment protéger les populations des risques liés à l’exposition aux pesticides ? Une problématique dont Ghislaine Bouvier a fait sa spécialité depuis quinze ans.
Que sait-on des contaminations de l’air aux pesticides ?
Les associations agréées de surveillance de la qualité de l’air suivent les polluants réglementés liés au trafic. Depuis les années 2000, certaines mesurent localement les pesticides, de façon exploratoire et hors de toute obligation. Les pesticides sont ubiquitaires : ils sont partout. Certaines molécules peuvent être transportées loin, à plusieurs centaines de kilomètres. Il faut aussi prendre en compte les dépôts sur les surfaces et les sols car les pesticides sont des molécules semi-volatiles. Cela pose problème aux riverains.
Dans l’environnement intérieur des logements, où elles sont protégées des dégradations naturelles, certaines molécules persistent plusieurs mois. Comme les épandages de pesticides sont saisonniers, il faut répéter les mesures pour observer les variations. Il est également possible de relever les pesticides dans les fluides biologiques pour avoir des informations complémentaires.
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