Pourquoi êtes-vous réticent à la régionalisation des pôles de compétitivité ?
Les pôles de compétitivité sont des écosystèmes avec des gouvernances portées par des entreprises – aussi bien des grands groupes que des PME innovantes, des startups ou des acteurs académiques – et dont le périmètre d’activité, la thématique et les enjeux d’innovation dépassent les régions. Ils ne fonctionnent pas comme des agences de développement économique. L’innovation c’est de l’eau sur une toile cirée, ça ne s’arrête pas à la frontière d’une région. Je ne pense pas que la régionalisation soit une bonne idée, mais je reste pragmatique. L’AFPC n’est pas un syndicat, mais un acteur d’une politique d’innovation, nous sommes là pour aider et accompagner. Nous allons avancer avec ce qu’il se fera, mais on ne voit pas de logique économique, ni stratégique, ni technologique dans cette démarche de régionaliser les pôles.
Une gestion des pôles de compétitivité par les Régions impliquerait-elle une perte de collaboration entre acteurs de l’innovation ?
C’est un risque, et c’est déjà le cas puisqu’il y a des Régions qui annoncent ne vouloir financer que des projets avec les membres de leur territoire. Ce n’est pas comme cela que ça devrait fonctionner. Au lieu d’avoir une politique de filière à l’échelle du territoire national, on pourrait avoir 13 politiques d’innovation, ce dont la France n’a pas besoin. Plus des 2/3 des projets concernent plusieurs régions. L’AFPC craint que la régionalisation ait un mauvais impact sur les projets collaboratifs. De plus, la visibilité d’un pôle sera réduite, donc les grands groupes s’impliqueront moins.
Les pôles de compétitivité interagissent déjà avec les Régions, pourquoi ne pas renforcer cette collaboration ?
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