On savait le dialogue social bouleversé par les transformations sociétales, alourdi par des instances plus toujours adaptées aux situations nouvelles, voire caricaturé par certaines de ses parties prenantes. Et voilà qu’à ces signaux d’essoufflement s’ajoute un phénomène nouveau, en tout cas devenu visible : les revendications et les conflits portés par la base.
Certes, rares sont les DRH des collectivités qui n’ont jamais vu une poignée d’individus faire le forcing à la porte de leur bureau pour brandir des exigences corporatistes, mais ces épiphénomènes rentraient jusque-là vite dans le schéma classique du dialogue social. Or, plusieurs mouvements récents montrent que la « normalisation » et la gestion de ces conflits issus de la base semblent de plus en plus délicates.
Des agents désorientés
Fin 2018, le du Rhône SDMIS 69 , métropole de Lyon et département du Rhône, 1 600 agents) a connu un mouvement de grève porté par quelques agents travaillant dans une même caserne, et réclamant la création de 300 postes. « Tout ceci est parti d’un petit groupe et les réseaux sociaux ont été un accélérateur », analyse le contrôleur général Serge Delaigue, directeur départemental et métropolitain du SDMIS.
Trois mois ont été nécessaires pour venir à bout de ce conflit parfois violent. « Les revendications étaient irréalistes. Les organisations syndicales étaient prises entre ce mouvement soudain et les élections professionnelles qui approchaient. Les agents étaient désorientés. Ce mouvement laisse encore des traces aujourd’hui », reconnaît-il.
Ne jamais perdre de vue l’intérêt ...
[80% reste à lire]
Article réservé aux abonnés
Gazette des Communes
Cet article est en relation avec le dossier
[80% reste à lire]
Article réservé aux abonnés
Gazette des Communes