Avec la clôture du congrès des maires, le 21 novembre, la campagne pour les élections municipales commence vraiment. Les Français devront élire un peu moins de maires qu’en 2014, quand la France était encore « le pays des 36 000 communes » (36 553 précisément). En 2020, il y aura moins de 34 800 fauteuils à conquérir, la « faute » au succès des communes nouvelles. Voici sans doute la principale nouveauté institutionnelle du scrutin. C’est bien dommage, car deux autres sujets auraient mérité de sérieuses évolutions.
Scrutins de listes paritaires
En l’absence de réforme de fond depuis 2014, il y a d’abord peu de chances que la parité progresse notablement. Un dernier espoir réside dans l’abaissement, pour 2026, du seuil d’habitants pour des scrutins de liste paritaire, prévu dans le projet de loi « engagement et proximité ». Sauf si l’argument de l’impossibilité sociologique (« on ne trouvera jamais assez de femmes volontaires dans notre village, mon bon monsieur ») ne l’emporte.
Une autre évolution est, elle, aujourd’hui enterrée. L’élection au suffrage universel direct sans fléchage des conseillers communautaires avait pourtant le vent en poupe en 2014. Alors que l’idée cheminait lentement dans les esprits, elle est devenue carrément taboue. La correction d’un « irritant de la loi « Notre » », le transfert de l’eau et de l’assainissement aux EPCI a en effet réactivé un tir de barrage sans nuance contre les intercos, réduites à des technocraties bornées.
Et le programme de l’interco ?
Il n’empêche, petites ou grandes, forcées ou volontaires, les intercos engagent les investissements qui construisent les territoires de demain. Tant pis pour les électeurs, à qui ils ne seront pas soumis. Oh bien sûr, il y a le fléchage. Mais franchement, dans quelle campagne municipale parlera-t-on du programme de l’interco ? Jacqueline Gourault, la ministre des Collectivités, appelle un tel débat de ses vœux. Pas plus. Aller plus loin serait « changer de modèle ». La question est désormais par trop radioactive pour tous les politiques. Richard Ferrand, le président de l’Assemblée nationale, reconnaît qu’il « est à la fois trop tard et trop tôt ». Alors, « patience et longueur de temps… »