L’Agence nationale du Sport (ANS) tenait forum, jeudi 20 novembre, au 102e Congrès des Maires de France. Une forme de retour aux sources, pour cette structure née en avril 2019. Car, l’ANS a en quelque sorte été conçue ici, en 2017, lors de la centième édition, avec la mise en place du comité de pilotage du chantier de la réforme de la gouvernance du sport, qui l’a vu éclore.
« L’année 2019 a été celle de l’installation de l’Agence au niveau national et de ses quatre collèges : Etat, collectivités territoriales, mouvement sportif et secteur marchand », a cadré d’emblée, Frédéric Sanaur, son Directeur général. « 2020 va être celle de la mise en place des déclinaisons territoriales ». En particulier les conférences régionales du sport, suivies courant 2021, des conférences des financeurs ». Les acteurs étant toutefois dans l’attente des décrets – fin décembre ? – qui préciseront la mécanique et l’organisation de ces deux conférences.
Deux conférences à installer
Leur installation constitue un véritable défi, tellement elles suscitent du scepticisme parmi les élus, habitués au feu Centre national pour le développement du Sport (CNDS). « Vos associations et vos clubs continueront à être financés par l’ANS », clamé le DG de l’ANS, s’adressant à un maigre parterre. « L’ANS a vocation à accompagner et à financer les acteurs de proximité ». Et de s’appuyer sur les chiffres : 291,5M€ de budget en 2019, « dont les deux-tiers dédiés au sport pour tous ». Pour 2020, la tendance n’est pas à la hausse puisque le budget devrait s’établir autour de 284M€.
En 2019, la part ‘équipements’ a représenté 55 M€, somme affectée au soutien de 320 équipements sportifs dont 130 de proximité en accès libre. Soit une moyenne – si l’on calcule ainsi – de… 171 000€ par équipement ! Seulement ? Oui « ce n’est pas assez », concède Arielle Piazza, adjointe au maire de Bordeaux (Gironde). David Lazarus, maire de Chambly (Oise), co-président du groupe de travail à l’Association des Maires de France (AMF) et membre du Conseil d’administration de l’ANS, milite pour le déplafonnement de la taxe Buffet sur les paris sportifs, « pour que enfin, l’Agence bénéficie de vrais moyens ». Il n’empêche : « L’argent de l’Etat représente un fonds d’amorçage, notamment pour les petites collectivités », garantit-il. Pour trouver des ressources, l’enjeu est aussi de taper à la porte des entreprises. « Des réflexions sont en cours pour développer le mécénat », souligne Claire Rabès de l’Union Sport & Cycle, syndicat sectoriel de la branche.
Se faire connaitre
Doté d’une enveloppe Equipements réduite, l’ANS serre donc ses critères de choix. « D’une manière générale, il faut raisonner le sport de demain et s’inscrire dans une approche responsable et durable », situe Arielle Piazza qui ajoute privilégier les terrains… synthétiques, à ceux dotés d’une pelouse « naturelle ». Contradictoire ? « Ils permettent de tripler les créneaux, ce qui est un bon point pour l’amortissement de l’équipement. Et l’arrosage est supprimé ». Pour les centres aquatiques, « il est conseillé de les envisager au niveau intercommunal et la compétence sportive à cet échelon est aussi une priorité pour nous ». Frédéric Sanaur ajoute que se prépare « une nouvelle phase vers la rénovation, l’extension ou la création d’équipements aquatiques dotés d’un bassin d‘apprentissage. Et ce, en lien avec la politique contre les noyades ». L’année 2020 sera aussi celle de la pédagogie pour une agence qui doit se faire connaître, des acteurs de terrains.
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