[Wimereux, Pas-de-Calais, 6 800 hab.] Dans le cadre de la rénovation de l’avenue Foch, qui s’achèvera en mars 2020, la commune de Wimereux a choisi de faire confiance à un matériau innovant : un éco-pavé drainant, développé dans les laboratoires de recherche de l’ESITC de Caen. Ce pavé, réalisé à base de coproduits coquilliers (entre 20 et 40 %) permet de laisser filtrer naturellement l’eau. Il a été breveté en 2013.
L’eau ainsi filtrée permet d’alimenter, sous un parking de 1 700 mètres carrés, un bassin d’infiltration, et peut être récupérée et prétraitée à 80 %.
Moins friables que d’autres coquillages
« L’un des buts est de valoriser des ressources qui ne sont pas utilisables en l’état dans des matériaux de construction, explique Mohamed Boutouil, directeur de la recherche de l’ESITC. Nous estimons les déchets de Saint-Jacques à environ 40 000 tonnes par an. Une partie est réutilisée pour faire des plats. Le reste part en déchetterie. Comme les coquilles sont très solides, nous avons étudié, de 2009 à 2012, leur compatibilité avec une utilisation de béton. Les inondations sont un risque majeur en milieu urbain. Or tous les pavés sont imperméabilisés. Nous avons décidé de les déperméabiliser. »
Une filière a été constituée autour du matériau : « Nous avons montré que c’était faisable, et à l’échelle industrielle, car la plus grande difficulté c’est l’éparpillement. Des tests ont été effectués. Par exemple, 200 mètres carrés ont été posés sur un parking de notre école, en 2016. Le projet vit sa vie, maintenant. Il répond à des demandes », poursuit-il. En effet, le brevet a été acheté par l’entreprise Alkern, spécialisée dans la fabrication de produits en béton. C’est sur son site de Pontpoint, dans l’Oise, le plus adapté à cette production, que sont fabriqués les éco-pavés drainants : « Le projet de Wimereux est vraiment
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