Le Programme de développement concerté de l’administration numérique territoriale (Dcant) est-il en danger ? C’est en tout cas la crainte de certains participants, qui ont préféré témoigner anonymement de leurs inquiétudes. Nadi Bou Hanna, directeur de la Dinsic, a accepté d’y répondre point par point. Il confirme que le programme sera pérennisé mais insiste sur sa nécessaire évolution.
Pour rappel, le programme Dcant a été initié en 2015 par le SGMAP et des associations d’élus locaux afin d’harmoniser les projets étatiques avec ceux des collectivités territoriales. Il a été reconduit par le nouveau gouvernement.
Une feuille de route sur deux ans a notamment été publiée fin 2017, pour prolonger cette concertation et les échanges qu’elle permet de mettre en place entre l’Etat et les collectivités locales et a permis de mobiliser les énergies sur le Cloud de l’Etat et son volet collectivités, France Connect, ou encore le site Démarches simplifiées. Mais les inquiétudes des participants couvent depuis plusieurs mois déjà.
Le sentiment d’être mis à l’écart
Tout a commencé avec le changement à la tête de la Dinsic, lorsque Nadi Bou Hanna a succédé, en décembre 2018, à Henri Verdier.
« La participation de l’ADF en liaison avec des départements volontaires au programme Dcant, lancé en 2015 dans le cadre de l’Instance nationale partenariale, piloté par la DINSIC, s’est poursuivie malgré le changement de directeur à la Dinsic ayant eu pour conséquence une concentration des actions sur des mesures phares », indiquait déjà l’ADF, dans son dernier rapport d’activités.
« Est-ce dû au changement de direction, à celui du secrétaire d’Etat [Cédric O a remplacé Mounir Mahjoubi], à un changement de stratégie ? En tout cas, nous pensons que la notion de partenariat est plus compliquée », a euphémisé l’un des participants à Dcant.
Dernier coup dur en date, la parution de la feuille de route Tech.gouv, pour 2019-2021, nouveau programme de l’Etat piloté par la Dinsic, et qui vise à accélérer la transformation numérique du service public. Cette feuille de route ne mentionne pas le programme Dcant, et évoque les collectivités de la façon suivante : « Les collectivités territoriales qui le souhaitent inscrivent leur action numérique dans TECH.GOUV afin de présenter aux usagers une offre de service cohérente, gommant les découpages administratifs ».
« Nous nous sommes sentis mises à l’écart », confie ainsi un participant du programme Dcant.
Les collectivités interrogées craignent que l’Etat ne se recentre sur ses propres besoins, et que les collectivités arrivent en « bout de chaîne ». « Nous ne voulons pas être des sous-traitants de la dématérialisation », a ainsi témoigné un participant. Autant d’inquiétudes qui n’ont pas lieu d’être pour Nadi Bou Hanna, le directeur de la Dinsic (qui deviendra la Dinum prochainement).
« Tech.gouv ne reflète pas la stratégie numérique de l’Etat dans son ensemble »
« Tech.gouv est une initiative interministérielle se focalisant sur 35 projets, avec l’objectif d’accélérer dans les domaines où l’Etat est le plus en retard pour créer du service à destination des citoyens et
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Gazette des Communes, Club Techni.Cités
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