Il y a un an, les premières manifestations de ce que l’on allait appeler « la crise des gilets jaunes » commençaient à poindre, avant d’exploser en novembre 2018.
Trois mois de grand débat sur les territoires ont, depuis, montré la nécessité de déplacer le curseur des politiques publiques, des métropoles vers les périphéries, qu’elles soient périurbaines ou rurales. Le président de la République et son gouvernement n’ont cessé, depuis ce printemps, de multiplier les annonces, pour démontrer leur prise de conscience.
Transports à la traîne
Après les déclarations, les territoires attendent des actes, et ceux-ci tardent à venir. Au centre de la crise du printemps, la mobilité et le désenclavement des territoires dits « interstitiels » auraient dû être de gros enjeux du projet de loi d’orientation des mobilités, et l’occasion pour le gouvernement d’amorcer un réel changement de cap.
Force est de constater, alors que le texte arrive en seconde lecture au Sénat, que le compte n’y est pas. L’absence d’accord sur le financement de la prise de compétence « mobilité » par les communautés de communes, qui était l’un des objectifs initiaux de la loi, le démontre.
Financements sonnants et trébuchants
Le dossier « ruralité » est un autre exemple de ce miroir aux alouettes dont on attend qu’il se transforme en financements sonnants et trébuchants. Le 20 septembre, au congrès des maires ruraux, Edouard Philippe évoquait un plan en 173 mesures en faveur des territoires ruraux… sans parler de financement.
Les contrats de ruralité, les zones de revitalisation rurale seront renouvelés, a affirmé le Premier ministre, mais où sont les lignes budgétaires ? Des réunions ont eu lieu, depuis, à Matignon, pour rassurer les auteurs de l’« agenda rural » qui a inspiré ce plan. On assure que des amendements seront déposés au projet de loi de finances pour 2020 et que des annonces seront faites, après les élections municipales.
Attention à ne pas trop tarder, sous peine de voir se réveiller les feux encore chauds.
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