Pionnière de la coopération décentralisée avec le Laos, Chinon (Indre-et-Loire) est mise en cause pour ses initiatives à Luang Prabang, considérée comme un « « bijou » et inscrite depuis 1995 au Patrimoine mondial de l’Unesco.
En 1997, Yves Dauge, le maire (PS) de Chinon, s’engageait dans la sauvegarde de cette ville avec l’envoi d’experts, l’ouverture d’une « maison du patrimoine », la définition d’un « plan de sauvegarde » et des chantiers-écoles.
Disneylisation culturelle — Les objectifs initiaux sont considérés aujourd’hui comme remplis, mais trop bien peut-être. Car la mise en valeur de ce « joyau architectural » a attiré des touristes toujours plus nombreux.
L’argent international aurait également profité à la promotion immobilière avec le départ des habitants dont les maisons sont transformées en hôtels ou restaurants.
On parle désormais d’un « Saint-Tropez tropical » et même de « disneylisation culturelle ».
Sauvegarde de la ville — L’opposition chinonaise en profite pour s’interroger sur « le bien-fondé des aides allouées à ces missions car il ne s’agit pas d’y construire des résidences touristiques…»
Yves Dauge parle de « contre-vérités » : « Les résultats sont remarquables, le soutien de Chinon a été déterminant pour la sauvegarde de cette ville même s’il faut gérer la pression touristique venue de Chine et de Thaïlande » avec des projets de golf, de casino ou d’aéroport.
A terme, la reconnaissance de Luang Prabang par l’Unesco pourrait même être menacée. Mais pas question pour Chinon de remettre en cause sa coopération décentralisée.
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