A Biscarrosse, dans les Landes, la façade années 20 du cinéma Le Renoir a retrouvé tout son lustre… et même plus. Inauguré en avril, après une année de travaux, il compte désormais quatre salles, contre deux auparavant. Autre décor à Saint-Chamond (35 300 hab., Loire), où, là aussi, le cinéma Véo Grand Lumière est flambant neuf : il a été construit dans l’ancienne halle industrielle occupée par l’entreprise Giat industrie jusqu’en 2005.
Ces deux communes ont confié leurs projets à des maîtres d’œuvre privés. Des choix dictés avant tout par des impératifs financiers et le souhait de déléguer une mission globale garantissant la livraison d’un équipement clé en main. « Nous sommes une ville moyenne et malgré nos ambitions culturelles, nous n’aurions pas eu les moyens de construire un tel cinéma », résume Hervé Reynaud, le maire de Saint-Chamond.
Grand public et Art et essai
Situé sur une ancienne friche industrielle réaménagée en quartier mixte, le Véo Grand Lumière a été construit par la société Véo ciné qui déploie un réseau de cinémas indépendants mêlant programmation grand public et « art et essai », en association avec ID-ciné, société toulousaine qui a réalisé l’assistance à maîtrise d’œuvre (de l’audit juridique, financier, technique, jusqu’au suivi et la réalisation du chantier).
Avantage pour les communes ? « Des économies substantielles et la garantie d’une expertise qui nous manquait en interne, assure le maire de Saint-Chamond. L’équipement du cinéma a nécessité un budget de 6,1 millions d’euros, mais nous n’avons investi que 350 000 euros sur le budget communal. Le reste a été complété par des subventions publiques et surtout, par un investissement privé de 4 millions d’euros.
In fine, Véo ciné est propriétaire et gère la programmation. Chacun y trouve son compte. » Pour la commune de Saint-Chamond, il était important de maintenir une part de programmation « art et essai » et une offre tarifaire accessible. « Nous ne souhaitions pas une programmation décidée par les majors. En travaillant avec Véo ciné, nous avons pu bâtir une offre sur mesure et conserver des tarifs accessibles avec un prix moyen de 5,80 euros la place, contre 9 ou 10 dans les majors », décrit le maire.
Epauler les communes de petites tailles
Dans ce dispositif, ID-ciné se définit comme « une cheville ouvrière entre le public et le privé ». Entre ces élus qui veulent un cinéma mais n’ont pas toujours le temps ni le savoir-faire pour de tels projets, et ces exploitants de cinémas privés qui sont de leur côté désireux d’agrandir leurs salles. « Nous ne proposons pas une offre industrialisée, explique Henry Maitre, le fondateur. Nous accompagnons plutôt la construction ou la réhabilitation de cinémas de cœur de ville, parfois même atypiques. »
Du côté de la Drac,
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