La tension monte d’un cran dans le monde de la sécurité civile. Les syndicats de sapeurs-pompiers (CGT, FASPP-PATS, FO-SIS, CFDT-SDIS, UNSA-SDIS, SPASDIS-CFTC, Avenir Secours, CGE-CGC) en grève depuis le début de l’été, annoncent une manifestation nationale mardi 15 octobre à Paris. Le SNSPP-PATS et Sud se joignent également à eux.
Depuis le mois de mars, ils sont mobilisés pour revendiquer notamment une revalorisation de leur prime de feu, un recrutement massif d’emplois statutaires pour répondre aux besoins des Services d’incendie et de secours (Sdis), la prise en compte de questions de protection de la santé et de la sécurité des sapeurs-pompiers, ainsi que la révision de l’organisation de la sécurité civile. Après deux mois de grève cet été, les syndicats ont annoncé prolonger le mouvement jusqu’à la fin du mois d’octobre. Malgré leurs actions, ils déplorent « le silence » du ministère de l’Intérieur et ont finalement appelé à une manifestation nationale.
Cette annonce fait suite à une première réunion de travail au sein de la Conférence nationale des services d’incendie et de secours (Cnsis) qui a eu lieu mardi 10 septembre. « Un échec », selon le SNSPP-PATS. Dans son communiqué, le syndicat décrit une réunion « décevante », mal préparée et « sans débat de fond ni aucune avancée concrète, si ce n’est l’ouverture de groupes de travail qui ne peuvent aboutir qu’à long terme ». « Un rendez-vous manqué » qui n’a en rien apaisé la colère des agents mobilisés. Alain Laratta, vice-président d’Avenir Secours et porte-parole de l’intersyndicale, estime que cette situation ne peut qu’« encourager un mouvement qui devient de plus en plus intense dans les départements ».
« La défense d’un service public en crise »
S’il est difficile de comptabiliser les grévistes, le ministre de l’Intérieur invoquait cet été devant l’Assemblée nationale un taux de 5% de grévistes. De leur côté les syndicats estiment que depuis le début du mouvement, environ 80% des sapeurs-pompiers ont déjà participé à des actions.
« Il ne se passe toujours rien du côté du ministère de l’Intérieur, et la direction générale de la sécurité civile n’est toujours pas capable de prendre le poult des difficultés vécues ni d’amorcer un début de négociation, poursuit Alain Laratta. Notre mouvement n’est pas uniquement lié à des revendications salariales. Il est essentiellement porté sur la défense d’un service public en crise. »
Dans un bref communiqué, Olivier Richefou, président de la conférence nationale des services d’incendie et de secours (CNSIS), considère que le groupe de travail « a été l’occasion de poursuivre le dialogue et d’aborder les sujets de préoccupation actuels » des agents. Face à l’augmentation constante des sollicitations des sapeurs-pompiers, il avance le sujet de la baisse de la pression opérationnelle. « Un enjeu majeur qui repose sur une meilleure coordination des moyens dédiés aux secours, en lien avec les annonces de la ministre de la Santé et des Solidarités, Agnès Buzyn », écrit-il.
Ces sujets devraient être abordés lors du congrès national des sapeurs-pompiers qui aura lieu à Vannes la semaine prochaine, du 18 au 21 septembre.
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