La campagne des élections municipales 2020, ouverte le 1er septembre, promet l’entrée dans une nouvelle ère. Avec 50 % des maires actuels qui disent ne pas vouloir se représenter, ce scrutin pourrait confirmer le grand chambardement politique entamé avec l’élection d’Emmanuel Macron. Le « dégagisme » de 2017 se reproduira-t-il à l’échelle locale ou les candidats des partis traditionnels sauveront-ils leur place grâce à leur ancrage ? A moins que les mesures annoncées en faveur des maires dans le projet de loi « engagement et proximité » ne suffisent à remobiliser massivement les sortants et à susciter des vocations… (on en doute).
Où sont les femmes ?
Quoi qu’il en soit, il serait appréciable que cette génération soit davantage à l’image de la société française. Mais rien n’est moins sûr. En l’absence de nouvelles contraintes réglementaires, on peut craindre que l’arrivée de femmes à la tête des exécutifs reste fixée autour de son étiage actuel, à moins de 20 % de femmes maires. Idem quant à l’âge des édiles (environ 60 ans en moyenne) ou leur profession (dans l’ordre, agriculteurs, retraités du privé et du public, fonctionnaires…).
Trolls du net
La campagne elle-même, en revanche, devrait définitivement entrer dans l’ère de la démocratie 2.0, avec une utilisation généralisée des outils numériques par les candidats et leurs équipes. Analyses fines du corps électoral par l’exploitation systématique des données électorales et sociodémographiques, organisation et mobilisation des militants et sympathisants au travers des réseaux sociaux ces services autrefois réservés aux campagnes nationales sont désormais accessibles à (presque) tous les candidats.
Pour le meilleur, en apportant un niveau de professionnalisation jusque-là inatteignable, mais aussi pour le pire, en générant, c’est certain, son lot d’usages des données frauduleux ou ses actions de dénigrement et d’insultes orchestrées par les inévitables trolls du net. Instruites par les récents scandales, les équipes en lice pourraient aussi apprendre à contrôler les plus graves débordements. Pour notre démocratie, c’est souhaitable.
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