900 000 seniors souffrent de solitude, selon une étude de l’institut CSA. Pour leur répondre, Brigitte Bourguignon, ministre déléguée chargée de l’Autonomie, et Sarah El Haïry, secrétaire d’État chargée de la Jeunesse et de l’Engagement, ont lancé, le 3 mars, le « Service Civique Solidarité Seniors ». Né sous l’impulsion d’Unis-Cité et de son partenaire Malakoff Humanis, le projet est soutenu par bon nombre d’acteurs de la lutte contre l’isolement des personnes âgées comme MonaLisa (Mobilisation nationale contre l’isolement des personnes âgées), Petits Frères des Pauvres, Croix Rouge, Groupe SOS, Uniopss, UNCCAS, APHP, la Ligue de l’Enseignement, l’UFCV, Familles Rurales, Siel Bleu, AMRF, etc.
10 000 jeunes auprès de 300 000 personnes isolées
Alors que la crise sanitaire a eu pour double effet de souligner les situations de rupture de lien social et d’isolement, notamment concernant les personnes âgées, et de mettre en lumière les mobilisations citoyennes pour venir en aide à son voisin, à son proche et aux plus démunis, le dispositif a en ligne de mire la réduction de l’isolement des jeunes et des aînés en créant une solidarité intergénérationnelle. Pour cela, le gouvernement s’est engagé sur la création, en métropole et à la Réunion, de 10 000 missions de service civique pour accompagner 300 000 personnes isolées d’ici les trois prochaines années. Dès ce premier semestre, « 2 000 jeunes seront présents auprès de 45 000 personnes âgées isolées » ont promis les ministres.
Maintenir un lien social
Les quelques 14 000 établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes, résidences autonomie, résidence services, pourront ainsi proposer à leur public « un supplément d’âme », selon Béatrice Angrand, présidente de l’agence du service civique (ASC), en recourant à ces jeunes volontaires. Leur mission, qui ne doit pas empiéter sur celles confiées au personnel salarié selon la loi, est de maintenir un lien social avec les bénéficiaires, identifier des besoins tels que des courses, la livraison de repas ou de médicaments, soutenir des équipes de professionnels pendant les crises et effectuer des animations collectives (jeux, numérique ludique, recueil d’expériences de vie, ateliers bien-être/détente, promenade, discussion, etc.).
Prise en charge financière
Pour être aidés dans leur démarche, les établissements pourront se tourner vers l’ASC. Les jeunes sont formés et accompagnés avant le début de leur mission. Ils sont indemnisés par l’Etat (470,14 euros par mois). Le coût est réduit pour l’établissement : 53,79 euros par mois au titre de la moitié de la prestation de subsistance mensuelle due par les structures d’accueil au jeune (l’autre moitié est payée par l’ASC) ; zéro euro si l’établissement accueille un jeune au profil dit « éloigné » (jeunes en situation de handicap, jeunes décrocheurs, jeunes des quartiers prioritaires de la politique de la ville).
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