Les salaires ont progressé de +1% en euros constants (1) dans la fonction publique territoriale entre 2016 et 2017, selon les dernières statistiques publiées par l’Insee ce 23 juillet.
C’est davantage que les trois années précédentes (+ 0,8 % en 2014 et en 2015, + 0,4 % en 2016). Pour l’Insee, « ces hausses successives font plus que compenser les baisses du début de la décennie : le salaire net moyen en 2017 est, en euros constants, supérieur de 1,7 % à son niveau de 2010 ».
1 944 euros nets par mois
Le salaire net moyen se situe à 1944 euros nets par mois en équivalent temps plein (EQTP), tous statuts confondus (2).
Mais le salaire médian n’est que de 1758 euros nets par mois …
Le salaire brut moyen en EQTP (2363 euros par mois) a, lui, augmenté plus significativement (+1,4 % en euros constants) que le salaire net en raison d’une augmentation des taux de cotisations salariales, principalement au titre de la réforme des retraites de 2010 (+ 0,35 point au 1er janvier 2017 pour les fonctionnaires notamment), explique l’institut de statistiques.
Augmentation de 1,8% pour près de deux tiers des effectifs
Le salaire net moyen des salariés présents toute l’année en 2016 et en 2017 chez le même employeur et avec la même quotité de travail, c’est-à-dire la rémunération nette moyenne des personnes en place (RMPP) augmente de 1,8 %.
Cela concerne près de deux tiers des effectifs de la FPT (74% des fonctionnaires et 33% des non-fonctionnaires, catégorie dans laquelle l’Insee inclut contractuels, bénéficiaires de contrats aidés et salariés relevant d’autres statuts comme les collaborateurs de cabinet, etc.).
Effet hausse de la valeur du point d’indice et de PPCR
La rémunération nette moyenne des fonctionnaires (+1%) augmente légèrement moins que celle des non-fonctionnaires (+1,2%).
La différence est cependant à relativiser. Les fonctionnaires bénéficient d’un salaire plus élevé : 2026 euros nets en moyenne par mois en EQTP, contre 1633 euros nets par mois pour les non-fonctionnaires.
En outre, la baisse du nombre de contrats aidés, moins rémunérés, a fait mécaniquement augmenter la moyenne du salaire net des non-fonctionnaires. Hors contrats aidés, le salaire net moyen des non-fonctionnaires n’augmente en effet que de 0,5 %.
Pour les fonctionnaires, le salaire brut moyen a augmenté de 1,4% (2456 euros par mois). Le traitement indiciaire brut représente 77% de la somme, les primes et rémunérations annexes : 23%.
En 2017, c’est le traitement indiciaire brut (en croissance de 1,8%), qui a essentiellement tiré les rémunérations vers le haut. Les fonctionnaires ont en effet bénéficié cette année-là de l’augmentation de la valeur du point d’indice (effet en année pleine de la hausse de 0,6% en juillet 2016 puis de celle de 0,6% en février 2017) et de la mise en œuvre du protocole relatif aux parcours professionnels, aux carrières et aux rémunérations de la fonction publique (PPCR).
« Le traitement indiciaire brut moyen explique presque toute la hausse du salaire brut moyen en 2017. Les primes et rémunérations annexes n’augmentent en effet que modérément (+ 0,3 %), en raison notamment du transfert d’une partie des primes en points d’indice », analyse l’Insee.
Salaires plus dynamiques dans la catégorie A
Les fonctionnaires de catégorie A ont vu leur salaire net moyen croître de +1,6% en euros constants (3385 euros par mois). La progression a été moindre pour les deux autres catégories : + 0,6%, 2358 euros pour la catégorie B ; + 1,1%, 1789 euros pour la catégorie C.
Ce dynamisme des rémunérations des plus hauts fonctionnaires s’explique « notamment par la mise en place de nouveaux grades et cadres d’emplois aux indices plus élevés (par exemple, la création d’un grade d’attaché hors classe), en lien avec la mise en place du PPCR », éclaire l’Insee.
Meilleures rémunérations dans les départements et les régions
Le salaire net moyen apparaît le plus élevé dans les départements (2159 euros), puis dans les régions (2078 euros). Il progresse d’ailleurs de + 1,4% dans cette dernière strate.
Dans les communes, qui sont les principaux employeurs de la FPT (54 % de l’emploi total en EQTP), il n’est que de 1843 euros par mois.
Les femmes toujours moins bien payées
L’écart de rémunération entre les femmes et les hommes reste quasi stable. Le salaire net des femmes (1867 euros par mois) est inférieur de 9,1 %, en moyenne, à celui des hommes (2053 euros). En 2016, cet écart était de 9,2 %. Il est « moins important que dans les autres versants de la fonction publique », relève toutefois l’Insee.
À profils identiques, l’écart est de 4,9 % en 2017. Mais plus on monte dans la hiérarchie, plus cet écart est marqué :
- 15,6% en catégorie A,
- 6,8 % en catégorie B,
- 10,1 % en catégorie C.
Parmi les 10 % des salariés les mieux rémunérés, seulement la moitié sont des femmes, alors qu’elles sont 59 % dans l’ensemble de la FPT. En bas de l’échelle, deux tiers sont des femmes parmi les 40 % des salariés les moins rémunérés.
Salaires des fonctionnaires : comparez, simulez
Références
- Les salaires dans la FPT en 2017, Insee première, 23 juillet 2019
Cet article est en relation avec les dossiers
- Salaires : les grilles indiciaires de la fonction publique territoriale
- Salaires des fonctionnaires territoriaux : comparez, simulez, évaluez
Thèmes abordés
Notes
Note 01 Hausse corrigée de l’inflation. L’augmentation a été de +2,1 % sur un an en euros courants Retour au texte
Note 02 Cette moyenne prend en compte tous les agents civils des collectivités territoriales, tous emplois et catégories confondus, qu’ils soient fonctionnaires ou non. Retour au texte