« Ces directeurs généraux qui font de l’ombre aux élus » : notre enquête publiée voici trois semaines fait monter la température dans les collectivités. Le Syndicat national des directeurs généraux des collectivités territoriales (SNDGCT) s’inscrit en faux. Plutôt que de faire de l’ombre aux élus, il préfère s’activer dans l’ombre, martèle-t-il. En jeu : les prérogatives des directeurs généraux des services (DGS) que le syndicat veut graver dans le marbre de la loi sur la fonction publique. Après avoir remporté la première manche à l’Assemblée, les DG viennent de perdre la deuxième au Sénat.
Lobbying
La rapporteure (LR) Catherine Di Folco s’en est prise au « lobbying intense d’un syndicat ». « Le DGS exerce les fonctions que l’autorité exécutive veut bien lui confier. Il n’a aucun pouvoir propre », a tranché la sénatrice du Rhône. Un propos qui a fait bondir sur les réseaux sociaux Patrice Girot, cadre historique du SNDGCT. « C’est certainement sa vision du dialogue social ! Quand ça ne lui plaît pas, c’est du lobbying ! Je plains les collègues de la commission administrative paritaire du centre de gestion du Rhône !!! »
Contre-attaque
Les oppositions s’expriment désormais au grand jour. L’Association des directeurs généraux des communautés de France s’en prend à la « matrice conservatiste » des « associations d’élus municipaux et départementaux ». Un immobilisme, soufflent les cadres de l’organisation, renforcé par une ressource financière « encore trop abondante ». Une variante du « pognon de dingue » macronien qui pourrait donner des idées à Bercy… Mais les élus lancent la contre-attaque. Les maires de l’Association des petites villes de France exigent que leur plafond de rémunération soit revu. Objectif : l’aligner sur le salaire en fin de carrière d’un DGS d’une commune de leur strate. Soit un bond de 50 % pour les maires de villes de 3 500 à 19 999 habitants qui comptent bien porter leur requête jusqu’au bout. Pas de doute : l’été sera chaud !
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