Françoise Clech del Tedesco, vice-présidente du SNDGCT, est chargée de la performance et de l’efficience de l’action locale. Elle est aussi directrice « conseil, innovation, stratégie » au conseil départemental de la Haute-Garonne.
Hélène Guillet, vice-présidente du SNDGCT, est chargée des coopérations professionnelles. Elle est aussi directrice générale des services de Vertou (Loire-Atlantique).
De plus en plus fréquemment, la légitimité de la fonction publique se révèle questionnée et le service public tout autant malmené. Les acteurs font face à de nouvelles attentes de toutes natures, formulées à l’échelle de bassins de vie et d’emploi élargis, sous formes d’injonctions paradoxales autour de plus d’accessibilité, plus de personnalisation, plus de qualité et moins de coût. S’y ajoutent des postures de citoyens qui portent aussi l’idée que leurs préoccupations quotidiennes ne seraient pas prises en compte. Dès lors, les élus locaux expriment leurs préoccupations, leurs malaises.
Une école efficiente
Ces transformations nécessitent de solides équipes, capables d’approches professionnelles affûtées et soutenues par un encadrement supérieur à l’écoute des mutations, en prise directe avec les publics, capables de distanciation avec les effets de mode et pour autant résolument modernes. Ces compétences ne sont pas innées. Elles s’acquièrent au fil des engagements professionnels et de formations dans des écoles efficientes, au premier rang desquelles l’Institut national des études territoriales. Or, ces dernières semaines, quelques bruits de crécelles se font entendre sur une possible suppression de l’Inet, susceptible de partir avec l’eau du bain de la réforme de la haute fonction publique. Emois et réactions ! A juste titre pour au moins trois bonnes raisons.
Trois bonnes raisons de défendre l’Inet
La première est que l’Inet est l’un des purs produits de la volonté d’une décentralisation forte et experte qui a démontré son efficacité. Seule école interfilière (administrateurs, ingénieurs et conservateurs), l’Inet favorise le brassage des cultures professionnelles, contribue à sortir des fonctionnements en silo. Elle permet des mutualisations de réflexions et de productions sur des thématiques complexes et caractéristiques de l’action publique territoriale.
La deuxième relève des spécificités de la territoriale : multiplicité de métiers, diversité des réponses à apporter, impérieuse nécessité d’accompagner les exécutifs locaux dans des approches de plus en plus complexes et pointues. La valeur ajoutée de l’Inet est fondée sur cette singularité, elle vise à garantir équité, universalité des modes de concevoir et d’agir, performance du service public local.
Enfin, la troisième raison : comment imaginer que supprimer l’Inet contribuerait à rompre avec une forme d’élitisme arrogant ? Ce leurre relève d’une méconnaissance de la réalité du recrutement de la territoriale. A l’Inet, il n’y a pas de classement de sortie, pas de poste en responsabilité garanti : chaque lauréat cherche lui-même son employeur sur les territoires, faisant valoir expériences et compétences.
Haut niveau de formation
Les défis actuels et annoncés sont multiples. L’Inet représente l’une des modalités de formation les plus pointues et appropriées à ces réalités. Et nous permet de répondre à l’incontournable obligation d’un haut niveau de formation tout au long de la carrière en prise direct avec un service public moderne et innovant. Le SNDGCT y restera particulièrement attentif.
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