Depuis que la frontière avec l’Italie a été fermée plus au sud, la ville de Briançon (12 000 hab., Hautes-Alpes) a recueilli, en dix-huit mois, plus de 6 000 migrants arrivés par la montagne. Un « refuge solidaire » créé par un collectif citoyen héberge 35 personnes chaque soir – un chiffre qui a atteint la centaine l’été dernier. L’accueil au quotidien, les repas, les soins, l’aide aux démarches administratives sont assurés par des bénévoles, et la nourriture est surtout fournie par des dons.
« Nous avons toujours soutenu les initiatives citoyennes. Des bénévoles viennent de toute la France, cette solidarité est très riche », témoigne Francine Daerden, adjointe au maire. La ville et la communauté de communes du Briançonnais ont mis à disposition deux bâtiments dont elles payent les charges et ont obtenu un accès facilité à l’hôpital local pour les réfugiés. « L’arrivée des migrants se passe sans heurts car nous sommes bien organisés, mais nous avons besoin d’une aide financière de l’Etat », ajoute l’élue.
Urgence humanitaire
Près de la frontière espagnole, Bayonne (48 000 hab., Pyrénées-Atlantiques) voit, depuis l’été dernier, des exilés affluer à sa gare routière, en transit vers les grandes métropoles. Un collectif militant a organisé leur hébergement dans un bâtiment désaffecté, avec le soutien de la mairie. « L’urgence humanitaire s’est imposée au maire comme une évidence, rapporte David Tollis, DGA chargé des solidarités. Afin d’assurer un accueil digne, nous avons équipé le local en sanitaires, lave-linge, dortoirs, espace dédié aux femmes, connexion internet et mandaté une association professionnelle en appui. »
Depuis fin novembre, le lieu, qui reçoit de 100 à 200 personnes par jour, est cogéré jour et nuit par sept salariés de l’association Atherbea et 350 bénévoles. « Ils s’occupent des arrivées et des départs, les repas sont livrés le midi et cuisinés sur place le soir. Ils aident à la réservation de billets de transport, mettent à disposition des vêtements et orientent les mineurs », explique le coordinateur salarié. Des permanences de soins et d’aide juridique sont également assurées.
Sanitaires, points d’eau, collecte des déchets
L’accueil est limité à trois jours et 3 000 migrants ont été admis en un mois et demi, dont 600 mineurs. La mairie participe une fois par semaine au comité de pilotage du centre et les services techniques interviennent souvent sur place. L’essentiel des coûts est supporté par la communauté d’agglomération : « En plus des 150 000 euros investis dans le bâtiment, elle finance
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